D’accord, Apple a retiré mon livre de son magasin en ligne, sans le moindre préavis, pour des motifs somme toute assez futiles, mais incarne-t-elle pour autant le grand méchant inique ? Faut-il la fuir comme la peste ? Que faire maintenant fort de cette expérience ?
Quelques mots (les derniers, j’espère) donc sur toute cette histoire dont je me serais bien passé.
Une censure au rabais
Apple censure-t-elle ?
Non, je ne pense pas que la pomme ait vraiment l’intention de censurer quoi que ce soit. Elle ne frappe pas d’excommunication, après examen, une opinion ou un écrit dont elle condamne la teneur.
Exit donc le sens religieux du terme.
En revanche, le mot «censure» désigne – et c’est un peu différent – l’examen d’œuvres avant d’en autoriser la diffusion. Et c’est, in fine, ce que fait Apple qui examine votre ouvrage et en autorise ou non la diffusion sur son magasin en ligne. Par exemple, si vous vous appelez B., et que vous n’avez plus rien à dire de désagréable sur l’Éducation nationale, et que vous désirez publier un petit porno, ce ne sera pas sur l’iTunes Store, Apple s’opposant à cela, ce en quoi je ne trouve pas grand-chose à redire.
C’est la seule vraie censure qu’elle s’autorise.
Mais si elle interdit la diffusion de mon manuel, c’est – bien sûr – une forme de censure, au sens où l’examen qu’elle fait de mon livre permet ou non sa publication. Mais force est de constater qu’Apple se fiche complètement de ce que contient mon manuel. Apple ne censure pas le contenu (tout au plus interdit-elle l’emploi de certains mots comme «gratuit» ou «iPad»).
C’est plutôt le contenant qui l’intéresse. C’est ainsi une censure au rabais qui ne s’intéresse pas même au contenu de ce qu’elle réprouve. En revanche, des règles plus ou moins évidentes doivent être respectées sinon pas de publication. Un titre manquant, et c’est l’éviction du store.
Un distributeur sachant distribuer
Malheureusement, lesdites règles sont si peu évidentes à concevoir que les gens que j’ai pu rencontrer chez Apple n’ont jamais rien trouvé à redire sur ce manuel qui en aurait imposé ipso facto le retrait. C’est donc que les règles de Cupertino sont absconses, y compris pour ses propres employés. J’ai même pu observer qu’Apple ne s’appliquait pas à elle-même ses propres règles.
Plus ennuyeux encore. Apple se voudrait distributeur de contenus, un commerçant donc, lequel s’arrogerait – au nom de je ne sais trop quoi – le droit d’exiger que telle ou telle chose soit acceptable ou ne le soit pas. C’est ainsi que les mots «libre» et «gratuit» sont muttum non grata. «iPad» aussi. Forbidden. Verboten.
Pourquoi ? On ne sait pas ou du moins on ne le dit pas clairement, mais c’est comme ça. «Obtempérez ou oubliez l’idée de vous voir publier par nous». Tel est en substance le contenu du discours made in Cupertino. Imagine-t-on Carrefour chercher des poux à Daucy qui aurait choisi de mettre tel ou tel mot sur ses emballages ? Imagine-t-on un peu la tête du PDG de ce producteur de légumes à la lecture d’un message expliquant le retrait des marchandises des rayons : «Please remove all mentions of «Qualité» or «Extra fins»».
Évidemment, c’est un peu plus complexe que ça. Apple distribue un contenu qu’il favorise à faire émerger en créant les logiciels permettant de le faire. Une sorte de monstre hybride relevant à la fois de Carrefour et de Daucy en somme.
Apple, mon amour
Bien sûr, j’ai regretté la disparition de mon manuel. J’en ai beaucoup voulu à Apple de l’avoir supprimé sans le moindre préavis. D’un coup, d’un seul, le travail de plusieurs années venait à disparaître des étagères d’Apple (certes momentanément), parce que des mots étaient indésirables et un titre était désiré.
Un peu pénible, non ?
Mais j’ai aussi déploré que cette disparition soit l’occasion de taper sur Apple qui a, il est vrai, tendu le bâton pour se faire battre. Il était légitime de réagir et d’exprimer son rejet de telles pratiques. Je l’ai fait. Et je remercie chaleureusement tous ceux qui l’ont fait. Je pense, entre autres, à Luc Benz, à toute l’équipe de Lyclyc et, naturellement, au Café pédagogique.
Mais je pense aussi à ceux qui sont restés muets, quand Apple a permis la diffusion de mon manuel, et qui se sont éveillés quand elle en a empêché la diffusion. Les mêmes n’ont pas salué le retour du livre sur le store. Mon manuel ne les intéressait pas, mais sa suppression oui. Plus précisément, les agissements d’Apple les intéressaient, le reste pas du tout. On a vu alors une kyrielle de libristes exprimer leur détestation d’Apple. Bon… Pourquoi pas ? Mais je regrette d’avoir été l’occasion de leur fournir des arguments.
Certes, à tout prendre, je suis heureux de voir que cela fait réagir, mais j’aurais aimé que l’on parle plus du manuel que de sa disparition.
Par ailleurs, je ne suis pas un paradoxe près. J’aime Apple, mais je me sens dans mon droit de lui dire que je ne l’aime pas quand elle se comporte comme elle l’a fait. Dont acte. Apple fait des choses extraordinaires, mais elle aussi capable du pire. Elle semble même parfois apprécier le pire. Peut-être alors sera-t-il temps de changer de crémerie si les choses empiraient… En attendant, je compose avec. Je prends mes précautions également. Il est temps de multiplier les supports, d’éviter d’être dépendant du bon vouloir de la seule pomme. Mon site est d’ailleurs là pour ça. Réalisé en HTML 5, il est lisible sur tout support.
iPad à l’école ou pas ?
Je disais que je n’étais pas à un paradoxe près. En voici un autre.
Il faut que je remercie Apple. Sans ses égorgillements, mon manuel n’aurait jamais connu une telle diffusion.
On m’a beaucoup reproché cet autre paradoxe, celui d’avoir réalisé un manuel se prétendant libre et gratuit pour iPad. Il faut dire que l’oxymore devait paraître scandaleux à certains.
J’aimerais quand même m’en expliquer une dernière fois, parce que des gens, dont la lecture a été hâtivement superficielle, m’ont qualifié de tous les noms.
Le manuel est libre. En tant que tel, il est partout où il peut être : sur mon site en HTML, en PDF, au format TXT, au format iBooks pour iPad. Je n’en ai pas eu le temps, mais j’en ferai un ePub. Il sera lisible partout, pour tous.
Vous pouvez le copier, le diffuser, le partager, le modifier. La seule chose que vous ne pouvez pas faire, c’est le vendre. Je m’y oppose catégoriquement. Mais cela doit être clair : être libre, c’est l’être aussi bien sur une distribution Debian que sur iPad. Je ne vois pas pourquoi je n’aurais pas la liberté de mettre mon manuel où bon me semble, y compris dans cette pitoyable métaphore de la «prison dorée». Je peux aussi le photocopier, le lâcher par avion, le distribuer à la criée ou le réécrire en Ruby on rails (non, je plaisante, ça je ne peux pas). Être libre, ce n’est pas fuir Apple.
Il est gratuit. Ça, personne ne me le reproche. Enfin pas que je sache. Ah ! Si les éditeurs !
Il a été fait pour iPad. C’est une belle tablette. La meilleure à mon humble avis, celle pour laquelle il existe toute une pléiade d’applications que j’utilise quotidiennement pour moi, pour mes enfants, pour mes élèves. C’est celle-là que je voudrais voir mes élèves utiliser.
Et donc ?
Reste que tout cela m’a échaudé. Que faire maintenant ? Peut-on avoir confiance en Apple et monter des projets pour que des élèves soient équipés d’iPad ? Peut-on demander à des Conseils généraux d’investir dans ce type d’appareil ? L’Éducation nationale peut-elle travailler avec une telle entreprise ?
Oui, si Apple se comporte en partenaire. Un partenaire qui innove, et produit de belles et robustes machines. Un partenaire qui favorise la création en réalisant des programmes comme iBooks Author. Un partenaire qui diffuse vos œuvres. Un partenaire qui vous écoute, et vous prévient si le besoin s’en faisait ressentir. Au bout du compte, tout le monde sera content. Apple vendra ses iPad parce que les gens auront créé un contenu intéressant.
Non si Apple se comporte en un géant administrativement aveugle et vétilleux, lent et peu prolixe. Après un mois, Apple retire un manuel pour des raisons plus ou moins convaincantes. Peu soucieuse d’explications, elle se contente de vous signifier sans préavis que vous devez effectuer des changements. Le processus de validation est alors excessivement long. Les conséquences fâcheuses, détestables pour l’auteur voyant son œuvre disparaître, ne plus être lue, ne plus pouvoir être lue.
Mais, au moins les élèves seraient-ils ravis. Particulièrement, celui qui arrive en cours d’année à qui on dira : «Apple a retiré le manuel, je ne peux pas t’en donner tant qu’il n’aura pas été à nouveau validé».
Le mot de la fin ? Après avoir pas mal réfléchi, je ne vois pas comment je pourrais – dans l’état actuel des choses – faire mieux qu’avec iBooks Author. Je n’en ferai pas moins un ePub standard.
16 réponses sur « Le manuel, ça s’en va et ça revient »
“Le mot de la fin ? Après avoir pas mal réfléchi, je ne vois pas comment je pourrais – dans l’état actuel des choses – faire mieux qu’avec iBooks Author. Je n’en ferai pas moins un ePub standard.”
Je ne sais pas mais le jours où d’autre mots seront interdits, il leur faudra vous fournir la liste de mots autorisés et formes de phrases aussi !
C’est de la sencure rien d’autre…
Mon avis sur la conclusion : des iPad à l’école, ce serait acceptable si 1. on prouvait que ça augmente l’efficacité de la transmission de savoirs (sinon ce ne serait que du gaspillage d’argent) et 2. Apple n’avait pas le pouvoir de supprimer à distance le contenu qui y est chargé (sinon ça rendrait l’ÉN totalement vulnérable, problème qui n’existe pas avec le papier, ni avec les outils libres).
“Le manuel est libre. (…) La seule chose que vous ne pouvez pas faire, c’est le vendre. ”
Pour pas que vos lecteurs se trompent : il n’est pas libre, car le libre permet de vendre :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Contenu_libre
Il est toutefois de libre diffusion :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Licence_de_libre_diffusion
Mes lecteurs lisent Owni.
Et il faut arrêter de s’arc-bouter sur des principes qu’on considère hâtivement comme immuables.
Bonjour
Il est très dommageable que vous n’ayez pas conçu une version sur Android, la consultation par PDF ne permet pas de “toucher”.
Quant à imposer une marque méprisant autant ses clients à l’école …
Sans être méprisant, je vous trouve un peu fanboy d’Apple.
Avant OS X, apple était ouvert. Exemple les bouquins décrivant le system (http://en.wikipedia.org/wiki/Inside_Macintosh).
Le premier apple en kit, la pub 1984 pour denoncer le coté brig brother d’IBM…
Maintenant Apple essaye a tout prix d’enfermer ses utilisateurs. Question ergonomie, ils sont au dessus du lot.
Mais leur politiques deviennent néfaste pour les utilisateurs.
(censure du porno , serieux ca sert a quoi ? exces de pudibonderie ? ça n’empechera pas le porno d’exister)
batterie, différence de prix entre les modeles pour qqs Go en +. prix bien supérieur au prix de la memoire.
Apple est la boite qui fait le plus de marge sur du materiel info.
Aujourd’hui, encore plus qu’avant, avoir du matos Apple c’est montrer qu’on appartient a un groupe particulier, une espece d’elite.
On est bien loin de d’esprit des 2 Steeve quand il fabriquait leur 1er ordi en kit dans leur garage.
@ chlore
Fanboy ? Peut-être.
Apple essaie d’enfermer ses clients ? Assurément.
C’est toute l’histoire d’Apple, des toutes premières machines conçues par Wozniak, lequel les voulait ouvertes quand Jobs exigeaient qu’elles soient fermées, qu’on ne puisse pas y toucher ou altérer ce qu’il considérait comme leur chef-d’œuvre.
Ce n’est donc pas une nouveauté. Il n’y a jamais eu “d’esprit des deux Steve”.
@ HPL
Promis, je ferai une version pour Android. Un jour.
Bonjour,
pour avoir un iPAD et une Samsung Galaxy Tab, pour moi l’Ipad est loin d’être la meilleure solution pour beaucoup de choses. Cette tablette est beaucoup trop fermée et non extensible.
En tout cas, pour le manuel, cette polémique me l’a fait découvrir. C’est déjà ça…
merci
Bonjour,
Enseignant de sciences en Corrèze, où les élèves de collège sont dotés d’IPAD, je tenais à vous remercier pour le travail que vous avez fait. Mes collègues de Lettre ont été stupéfaits de découvir votre manuel et comptent l’adopter dans leur pratique, en complément d’autres ressources.
J’utilise de mon côté quotidiennement les tablettes avec les élèves et je partage la même analyse que vous sur ces nouveaux outils.
Ensuite, vous avez tout mon soutien contre les critiques du type “Apple çay le mal”, basées sur des a priori qui n’amènent rien au débat, nécessaire, du type de machine qui sera utilisée dans le futur dans tous nos établissements.
Par ailleurs, il me semble que l’on peut tout à fait diffuser un ebooks autrement que par le biais de l’itunes store. Donc Apple exige des trucs (aberrants, nous sommes d’accord) pour son moyen de diffusion (itunes) il n’empêche en aucun cas la diffusion d’un ebooks gratuit via un site web, un site de DDL etc… C’est ce que je fais avec les ibooks conçus pour mes élèves.
Donc :
@ Elassar : 1- les tablettes (apple ou autres) font plus qu’améliorer la “transmission des savoirs” (ce qui me semble une expression tirée d’une autre époque), elles peuvent nous aider à changer totalement de pédagogie parce que qu’elles sont en permanence des fenêtres ouvertes sur le monde pour peu qu’on ait le WIFI
2- Apple ne peut pas décider “à distance” du contenu sur les IPAD à l’école, c’est tout simplement de l’ignorance d’écrire une chose pareille
@ HPL : Bravo à l’auteur du site pour son indulgence vis à vis de votre commentaire. Pourquoi ne pas vous charger vous même de la version android ? Je suis sûr que l’auteur peut vous fournir la matière première pour vous lancer. Non mais sans rire : pour arriver à ce livre, il a sans doute fallu des centaines d’heures de travail, avec un logiciel aussi user friendly qu’IBA. Donc plutôt que critiquer, go vous mettre les mains dans le cambouis, l’auteur a fait sa part du boulot je pense.
Bravo encore à l’auteur du livre,
Romain
Merci Romain ! Un peu de douceur dans ce monde de brutes (libristes) ne messied pas ! Ça fait plaisir. 🙂
Créer un manuel, c’est un an de travail. Minimum (j’en ai fait 3).
Il est libre car utilisable librement. Les pinailleurs du libres réussissent surtout à en dégouter pas mal, qui préfèrent encore des solutions solides et ergonomiques (RIEN n’égale IBA à ce jour, dont une nouvelle version vient de sortir) aux querelles de clocher et guerres Picrocholines entre factions libristes “plus libre que moi tu meurt”.
Mince, Yann a raison: vous voulez une version Android? Allez y, faites là! Une version en PERL ? En LSE pour les “purszédurs” de la Fraaaaance éternelle, du plan calcul et du thomson TO7 ? Go, allez y!
Mirmo19 :
« 1. les tablettes (apple ou autres) font plus qu’améliorer la « transmission des savoirs » (ce qui me semble une expression tirée d’une autre époque), elles peuvent nous aider à changer totalement de pédagogie parce que qu’elles sont en permanence des fenêtres ouvertes sur le monde pour peu qu’on ait le WIFI
2. Apple ne peut pas décider « à distance » du contenu sur les IPAD à l’école, c’est tout simplement de l’ignorance d’écrire une chose pareille »
Quelle est donc cette époque lointaine d’où vous nous parlez et où « pédagogie » ne veut plus dire « science de l’enseignement » et « enseigner » ne veut plus dire « transmettre des connaissances » ? Cette affirmation de la ringardise de la transmission des savoirs m’a totalement scotché, primo.
Secundo, utiliser le web dans la « pédagogie » (dont vous devez me donner votre définition, je vous le rappelle.) nécessite-t-il vraiment que les élèves aient le Wifi pendant l’entier du cours ? Il est déjà arrivé que, durant ma scolarité, la classe se rende en salle d’informatique avec ordre de faire un recherche sur le web, puis un powerpoint sur un sujet particulier, mais avoir l’accès permanent à l’internet n’est-il pas de nature à empêcher les élèves de suivre le cours ? (À moins que vous n’entendiez par « pédagogie » le fait de permettre aux élèves de s’instuire en papotant avec leurs amis via les différents protocoles de messagerie existants sur l’internet, auquel cas j’ai vraiment hâte de savoir à quelle époque vous vivez !)
Tertio, je ne sais pas si les livres achetés sur Itunes sont, comme ceux du Kindle (Ils avaient effacé, au hasard, 1984), effaçables à distance, mais ça ne m’étonnerait pas. C’est bien un désavantage des bouquins électroniques privateurs (Oh mon Gnu, je suis démasqué !) par rapport, par exemple, aux livres papier que de pouvoir disparaître du jour au lendemain simplement parce que Amazon ou Apple La Grande en a décidé ainsi. Et même si la suppression du manuel dans l’Itunes Store n’est pas effective sur les Ipads des élèves l’ayant déjà téléchargé au début de l’année, il reste toujours le problème de l’élève qui arrive en cours d’année et à qui il faut expliquer qu’il ne peut pas avoir son matériel scolaire parce que Apple La Grande l’en empêche.
S’il vous plaît, sortez-moi de mon ignorance.
Bonjour,
Je n’ai pas vraiment le temps de développer mais je vais tout de même tenter de vous “sortir de votre ignorance”.
1- a) définition de pédagogie : sans réfléchir et sans recherche, je dirais que c’est l’art de faire apprendre quelque chose à quelqu’un
b) sur la transmission des savoirs : Je suis prof de sciences en collège, et j’ai une haute idée de ma fonction et de l’amour que je porte à ma discipline (dans le sens de celle décrite par Guillaume Lecointre : http://perso.obspm.fr/marc.joos/piliers_science.pdf). Je transmets des connaissances à mes élèves, que je considère essentielles pour eux, contenues ou non dans les programmes officiels (Fonctionnement du corps humain, de notre planète, évolution des espèces…..). Toutefois, je ne fais pas que ça. Je leur apprends à FAIRE tout un tas de choses : décrypter le sens d’un graphique, utiliser les principales fonction d’un tableur, faire une recherche sensée et efficace sur un moteur de recherche, travailler en équipe, ou seul, revenir sur une erreur passée, l’analyser pour la dépasser, préparer un oral convenablement, réfléchir sur ce qu’est l’identité numérique, le droit d’auteur quand on fait une recherche….. Bref, si je n’étais qu’un “transmetteur de savoir”, je pourrais aisément me filmer, mettre mes conférences (léchées et pédagogiquement bien construites hein, je ne suis pas chien) sur youtube, demander aux élève de regarder pour préparer le contrôle.
2-Le web dans la pédagogie : pas le temps de développer, mais comprenez juste une chose : il n’y a pas UNE pédagogie, UNE manière de faire, qu’elle soit officielle ou non.
Personnellement je considère que l’accès au web est un atout : beaucoup de connaissances sont accessibles aisément pour les élèves, pour répondre à leur curiosité ou à la consigne du prof. Vous n’êtes pas enseignant mais à ceux qui me liront, mes élèves n’ont pas le droit de me demander ce qu’un mot veut dire quand ils sont en situation d’autonomie, à moins d’avoir déjà recherché son sens sur le web ; mes élèves m’ont déjà proposé d’eux-même un protocole de dissection des branchies de poisson ou une vidéo sur une éruption qu’ils préféraient car elle leur permettait mieux de comprendre un phénomène ou d’atteindre une des mes exigences.
Et quand ils doivent suivre un cours plus magistral (lorsque le thème s’y prête, que mes connaissances sur le sujet, par exemple en histoire des sciences, permettre de rendre ce cours intéressant pour les élèves et qu’il n’y a pas de difficulté majeure), l’IPAD est fermé, posé sur une table… D’ailleurs pour ces cours là, je pense à me filmer et à leur donner la vidéo en avance, mais bon je manque de temps.
3- Permettez-moi de sortir un peu de mes gonds : vous parlez de choses que vous ne maîtrisez pas, mais avec un a priori négatif tiré de votre culture personnelle sur Apple et consort. DONC, POUR QUE VOUS COMPRENIEZ BIEN CAR J’AI DEJA EXPLIQUE CELA DANS MON PRECEDENT COMMENTAIRE : je pourrais vous donner le lien direct (fichier sur mon compte Dropbox, je ne le ferai pas pour des raisons de droit d’auteur de certains éléments que j’ai utilisé dedans, et parce que vous n’avez pas d’IPAD) d’un ibooks que j’ai réalisé pour mes élèves. Je n’ai pas besoin de l’itunes store pour leur transmettre. Ils l’ouvrent et l’ont sur leur IPAD, Apple n’a aucun pouvoir là dessus.
Pour conclure, chez moi j’ai 1 ordi sous Ubuntu, un ordi en dualboot mandriva/windows 7, un mac, un ipad2 (fourni par le conseil général de la corrèze) et un téléphone sous android.
Qui est le plus sectaire/ignorant de nous deux ?
Merci Yann pour cet article très intéressant et bravo Mirmo19, je suis prof d’HG et je partage totalement votre point de vue.
Je n’avais pas eu le temps de réagir au moment où les commentaires ont été publiés, mais il va sans dire que je suis entièrement d’accord avec Mirmo19. Le changement de pédagogie est nécessaire (ce qui n’empêche en rien de transmettre des connaissances). Autrement dit, équiper les élèves d’iPad ne sert à rien si c’est pour faire le même travail qu’avec une photocopie. Je crois que, là-dessus, au moins, cher Épios Bettems, on doit pouvoir deviser sereinement, non ? 🙂