Le mot « comète » vient du grec « komêtês » signifiant « chevelu ».
La comète, avec sa traînée lumineuse apparaît, en effet, comme un astre chevelu.
Source : Wikipédia
Bel astre (1) voyageur, hôte (2) qui nous arrives
Des profondeurs du ciel et qu’on n’attendait pas,
Où vas-tu ? Quel dessein (3) pousse vers nous tes pas ?
Toi qui vogues au large en cette mer sans rives,
Sur ta route, aussi loin que ton regard atteint,
N’as-tu vu comme ici que douleurs et misères ?
Dans ces mondes épars (4), dis ! avons-nous des frères ?
T’ont-ils chargé pour nous de leur salut lointain ?
Ah ! quand tu reviendras, peut-être de la terre
L’homme aura disparu. Du fond de ce séjour
Si son œil ne doit pas contempler ton retour,
Si ce globe épuisé s’est éteint solitaire,
Dans l’espace infini poursuivant ton chemin,
Du moins jette au passage, astre errant et rapide,
Un regard de pitié sur le théâtre vide
De tant de maux (5) soufferts et du labeur (6) humain.
Louise Ackermann, Poésies Philosophiques
Notes :
1 - Corps céleste visible à l’œil nu (comète, étoile, planète, etc.).
2 - Personne qui reçoit l’hospitalité. Invité.
3 - Projet, intention.
4 - Dispersés, éparpillés.
5 - Pluriel de « mal ».
6 - Le labeur est un travail dur et pénible. Le labeur humain désigne la dure vie des hommes.
1. À qui s’adresse la poétesse ? Relevez, dans la première strophe, tous les mots qui le désignent, et donnez leur nature.
2. Comment appelle-t-on la figure de style qui consiste à donner vie à un objet ? Relevez un ou deux exemples de l’emploi de cette figure.
3. « Du moins jette au passage, astre errant et rapide »
Quelle voyelle est répété dans ce vers ? Quel sentiment la répétition de ce son semble-t-elle traduire ?
4. Qu’est-ce que la « mer sans rives » ? Comment appelle-t-on cette figure de style ?
5. Dans la première strophe, quel type de phrase domine ? Que veut savoir la poétesse ?
6. « L’homme aura disparu »
Est-ce sûr ? Est-ce possible ? Justifiez votre réponse.
7. Relevez, dans l’ensemble du poème, le champ lexical de la tristesse.
8. Qu’est-ce qui rend l’homme si malheureux ? Justifiez votre réponse en vous appuyant sur le texte et votre propre expérience.
Les météores
En grec, « meteôros » signifie « ce qui est élevé dans les airs ». Le mot désigne donc tout phénomène se produisant dans l’atmosphère : le vent, la pluie, l’arc-en-ciel, la foudre, etc. sont des météores.
La science des météores est la météorologie.
9. Selon la poétesse, qu’est-ce que le « théâtre » ? Pourquoi l’appelle-t-elle ainsi ?
En cinq ou six lignes (en prose, si vous le préférez), adressez-vous à un astre (le soleil, la lune, une étoile...) et interrogez-le sur le sens de la vie, la joie ou la souffrance que vous éprouvez en ce monde.
Un dessein est un projet, une intention, un but que l’on s’est fixé.
Avec quel mot ne faut-il pas le confondre ? Comment appelle-t-on des mots qui ont la même prononciation, mais pas la même orthographe ?
Sans plus apporter de précisions, Louise Ackermann (1813-1890) dédie son poème « À la comète de 1861 ».
Les comètes avaient déjà inspiré les poètes comme Victor Hugo.
Depuis Halley, on savait que celles-ci faisaient plusieurs passages :
« En 1705, Edmond Halley publia un livre avançant que les comètes qui étaient apparues dans le ciel en 1531, 1607 et 1682 étaient en fait une seule et même comète. Expliquant que la comète voyage sur une orbite elliptique, elle prend 76 ans pour faire une révolution complète autour du Soleil. Halley prédit qu'elle reviendrait en 1758. » (source)