Les Phéaciens ramènent Ulysse à Ithaque comme ils l’avaient promis. Cette promesse leur coûtera cher, car Poséidon « dans sa fureur, changea leur navire en rocher et couvrit la cité d’Alkinoos d’une montagne » (page 102).
C’est endormi qu’Ulysse regagne Ithaque, riche des présents des Phéaciens. On se rappelle que la Schérie est une terre sur laquelle on ne parvient qu’en songe !
En revenant chez lui, Ulysse reçoit à nouveau l’aide d’Athéna qui l’invite à se venger des prétendants. La déesse le transforme en un vieillard misérable :
« Elle fit tomber ses cheveux blonds, flétrit sa peau, ternit ses yeux si beaux autrefois ; elle lui donna un bâton et une besace toute trouée » (page 104).
Méconnaissable, le roi mendiant va pouvoir préparer sa vengeance et reconquérir en quelques jours son royaume. Ainsi métamorphosé, il va obtenir l’affection du porcher Eumée, resté fidèle, mais aussi de sa propre femme, à qui il apporte des nouvelles, et promet le retour imminent du roi !
Personne ne le reconnaît, à l’exception mémorable du premier chien de la littérature, le chien Argos, qui meurt « couvert de tiques, abandonné sur le fumier » (page 106) en retrouvant enfin son maître.
Pour d’autres raisons, Ulysse est reconnu par Euryclée, sa nourrice qui lui lave les pieds :
« Soudain elle reconnut la cicatrice de la blessure qu’un sanglier lui avait faite autrefois » (page 119)
Mais Ulysse lui intime l’ordre de ne rien dire.
Du seul Télémaque, Ulysse se fait reconnaître :
« Alors Athéna redonna à Ulysse son apparence : elle le couvrit de beaux vêtements, le grandit, le rajeunit ; ses joues se regonflèrent, sa barbe redevint noire » (page 105).
En le voyant, Télémaque croit être en présence d’un dieu. Ensemble, ils vont préparer « le massacre des prétendants ». Ils méditent un « carnage » (page 105)