On ne compte pas les syllabes d’un vers comme on compte les syllabes d’une phrase normale, c’est-à-dire en prose (pensez aux phrases que l’on prononce tous les jours).
Si le vers qui suit était de la prose, on compterait les syllabes ainsi :
Une/ Gre/nouille/ vit/ un/ Bœuf (six syllabes)
Or, dans la poésie, on ne compte pas les syllabes de la même manière que dans la prose :
U/ne/ Gre/nou/ille/ vit/ un/ Bœuf (huit syllabes)
Il y a donc certaines règles qu’il faut connaître pour trouver le nombre de syllabes d’un vers (ce qu’on appelle le mètre).
Chaque syllabe est séparée de l’autre par une barre oblique appelée la coupe :
Tout/ mar/quis/ veut/ a/voir/ des/ pages
Il n’y a pas de difficultés à compter les syllabes d’un vers pas plus que dans une phrase en prose, tant qu’un mot ne se termine pas par un « e » (1).
Le « e » à la fin d’un mot est dit muet, car il se prononce parfois et parfois il ne se prononce pas. On a donc deux possibilités.
a) Soit le « e » à la fin d’un mot est suivi d’une consonne :
di/tes/-moi/
Le « e » de « dites » (2) est devant une consonne. Il compte pour une syllabe supplémentaire. On met donc une coupe immédiatement après.
b) Soit le « e » est devant une voyelle
Est/-ce a/ssez
Le « e » de « ce » est devant une voyelle ( le « a » de « assez »). Il ne compte donc pas, et on ne met pas de coupe juste après ce « e », mais après la voyelle qui suit (le « a »).
En effet, le « e » s’élide (il y a élision) exactement comme dans les exemples ci-dessous :
le arbre ➝ l’arbre
je aime ➝ j’aime
Attention ! le « e » à la fin d’un vers ne compte jamais :
Qui/ lui/ sem/bla/ de/ be/lle/ taille
Notes :
1 - 1 Le « e » de « pages » ne compte pas. Ce mot ne fait qu’une syllabe. De toute façon, on le verra, un « e » à la fin d’un vers ne compte jamais.
2 - 2 Le « s » de « dites » ne compte pas, car on ne l’entend pas.
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