On parle beaucoup d’orthographe ces derniers temps, notamment sur Twitter.
Je me suis souvent demandé comment l’évaluer tant il est vrai que l’ancestral recours à la dictée est désastreux surtout si ladite dictée fait l’objet d’une note.
Pour l’instant, j’en suis là dans mes pratiques et réflexions que je vous livre :
- Je ne peux plus – ou ne veux plus – proposer à mes élèves une dictée unique que le seul enseignant que je suis délivre à l’ensemble de la classe censée suivre comme un seul homme. Le numérique apportant la possibilité d’être un peu plus soucieux des rythmes des uns et des autres, j’ai opté depuis plusieurs années pour la dictée que j’ai enregistrée au format mp3 et que je mets sur Ralentir travaux (exemple en 5e).
- Ainsi, chaque élève fait la dictée à son rythme et à son niveau. S’il faut une heure à l’élève pour préparer sa dictée, il prend une heure. S’il peut la faire en 10 minutes, eh bien, c’est parfait ! Il peut ensuite se consacrer à autre chose.
- Cette dictée est faite par un élève (sur sa tablette ou sur l’ordinateur). Il travaille seul ou avec son voisin. Je ne veux voir la dictée que lorsqu’elle a été dûment corrigée par l’élève lui-même. Ainsi la méthode est la suivante : il écoute la dictée, il l’écrit puis il fait toutes sortes de vérifications. La conjugaison des verbes est vérifiée dans le Bescherelle, le vocabulaire fait aussi l’objet d’une vérification dans le dictionnaire (le Larousse par exemple). Certains élèves, notamment les plus en difficulté, trouvent un réconfort dans l’utilisation d’un traitement de texte, mais aussi dans un correcteur orthographique, qu’il soit celui du traitement de texte ou ceux proposés, entre autres, par Scribens ou le Bon patron. Ces derniers fournissent des explications quant aux erreurs commises.
- Alors seulement, je regarde et corrige le texte avec le ou les élèves pour les aider à corriger tel ou tel point qu’il n’est parvenu à orthographier seul. Si le besoin s’en fait ressentir, une correction peut-être faite en classe avec un vidéoprojecteur en partant d’une copie (d’un volontaire naturellement) permettant de traiter des fautes les plus fréquemment faites.
- Une dictée est, en général, assortie d’exercices d’approfondissement ou de révision (exemple pris en 6e). S’il apparaît qu’il est nécessaire de revoir le passé simple, l’élève peut relire la leçon ou faire des exercices interactifs.
- Enfin, la dictée fait l’objet d’une évaluation. L’on voit ainsi ce qui a été retenu et appris. Cumulant les dictées, on possède alors un vivier de textes dans lesquels on pioche au hasard, l’élève devant être capable – désormais – d’écrire correctement n’importe lequel d’entre eux, ce qui n’est pas rien quand on en a déjà fait une dizaine.
Dernier point, à l’attention des contempteurs du numérique, cette proposition de travail de l’orthographe n’est pas la panacée, elle n’apporte pas de solution miracle, elle n’est pas non plus l’unique et ultime solution. Personne n’a dit ça. Simplement, il me semble que c’est un moyen de faire, et que l’élève y trouve généralement son compte.
5 réponses sur « La dictée encore et toujours, oui mais… »
Bonjour,
Merci pour cet article intéressant. Il me donne l’envie de tenter cette méthode lors de ma prochaine dictée de 4e !
Je n’ai pas compris le point 6 : vous évaluez la dictée qui a été de ce fait préparée ? Ou après un certain temps, vous tirez une dictée au hasard et vous l’évaluez ?
Vous la dictez de vive voix ou les élèves sont-ils autonomes avec leur texte enregistré ?
De façon générale, je suis pour les dictées “préparées” : les élèves préparent et voient leurs efforts récompensés. On sort de la dictée-couperet qui fait peur aux élèves, et sur laquelle ils ne reviennent pas vraiment, voire pas du tout, une fois rentrés chez eux.
Proposant le podcast de mes dictées à l’avance, depuis un certain temps déjà, je suis d’accord avec vous : dictée et numérique font bon ménage !!
Bien cordialement,
Astrid Dubost
Bonjour,
Vous n’avez pas compris, parce que je me suis exprimé comme un pied. 🙂 En fait, dès qu’une dictée a été faite, elle fait l’objet d’une évaluation. Puis, quand le temps a passé, j’invite les élèves à réviser l’ensemble des dictées qui ont été faites, et je pioche une dictée au hasard. Dans ces moments, retour aux bonnes vieilles habitudes : c’est moi qui dicte.
Merci pour votre commentaire qui me donne l’occasion de préciser cela !
Yann
Bonsoir, et merci pour ce blog très enrichissant!
J’ai trouvé cet article très intéressant. Cependant je crains de n’avoir pas tout compris: l’élève fait-il dans un premier temps la dictée chez lui (et si oui, obligatoirement sur tablette ou ordinateur)?
Merci en tout cas pour ces précieuses idées!
Cordialement,
Cécile.
Bonsoir et merci à vous !
La dictée est faite en classe. Les élèves les plus autonomes travaillent pratiquement seuls (du moins jusqu’à la correction finale). Et je suis ainsi plus disponible pour les élèves les plus en difficulté. J’ai aussi remarqué une propension chez certains élèves à aider leur voisin. C’est la pédagogie à effet vicariant, paraît-il (enfin, je crois).
[…] Pour ma part, j’en ai parlé à plusieurs reprises : Mais comment évaluer cette dictée ? et La dictée encore et toujours, oui mais… […]