Il fut un temps où l’idée de posséder un bureau était devenue incongrue. C’était une époque dominée par la nécessité de la mobilité, un temps où l’iPad permettait un travail s’affranchissant justement des contraintes de l’immobilité et où une jeunesse déjà menacée laissait encore mon corps s’avachir et saisir n’importe quelle opportunité de labeur, que ce soit à la table du salon, à la terrasse d’un café ou vautré sur le canapé, imprimant à ma colonne vertébrale des torsions invraisemblables.
Je ne sais pas trop ce qu’il s’est passé. Certainement, j’ai vieilli. Probablement, la pandémie est passée par là aussi. L’iPad a vu ses promesses s’étioler et, entre temps, j’ai redécouvert le Mac. Mes besoins ont évolué aussi. En témoignent les heures de visioconférence et les enregistrements de podcasts. Je crois qu’il existe aussi une mode instagramo-youtubesque des bureaux à laquelle je suis manifestement en train de céder. On y voit des environnements de travail cosy. La lumière y est tamisée. Ce sont des lieux savamment composés, patiemment organisés, délicatement mis en scène. Encore que la chose n’est pas nouvelle. Je me souviens, vingt ans en arrière, que l’on pouvait poster ses photos sur le site MacBidouille, et que je les regardais déjà avec gourmandise. Ici, nul voyeurisme mais un impérieux désir de savoir comment s’organise physiquement l’espace de travail d’autrui, quels sont les lieux de la fabrique du savoir (oui, je m’imagine un peu benoitement qu’un bureau sert en général à travailler et pas uniquement à faire des likes sur Instagram).
Enfin, bref, un jour, la nécessité d’un bureau a retrouvé toute la vigueur qu’elle avait un temps perdue. Cette idée de posséder un lieu à soi, ce petit monde que l’on peut aménager et contrôler à loisir – foin des vicissitudes du monde extérieur – n’est sûrement pas non plus étrangère à ce désir de bureau. Il faut dire que ces dix dernières années, j’ai déménagé cinq fois, et que l’envie de jeter une encre dans le confort de quelques mètres carrés est un plaisir que je ne saurais refuser.
Que trouve-t-on dans ce petit monde étalé sur une planche Ikea (en aussi en partie sur ce support dont l’esthétique correspond complètement)?
La pièce centrale est probablement le MacBook Pro M3 Max pour lequel je suis allé jusqu’à 64Go de RAM. Il est posé sur un petit support permettant de le surélever, le Twelve South HiRise Pro, et il est relié à un écran Dell (S2722QC) que je trouve plutôt pas mal pour un prix relativement correct. J’aurais bien pris plus grand, mais on atteint vite des sommes faramineuses, surtout si on veut monter en résolution (5K). Sur cet écran, vous trouverez (je ne sais pas trop comment nommer cela en français) une barre d’écran BenQ qui, outre qu’elle offre une source de lumière supplémentaire (deux en fait), atténue un peu l’éclat de la luminosité de l’écran le soir, quand ce petit monde semble se trouver sous le halo d’un lampadaire et que le reste est plongé dans la pénombre.
Cette barre est de bonne facture. Elle est solidement amarrée à l’écran sans non plus écraser les quelques pixels sur lesquels elle prend nécessairement appui, ce qui était le cas de celle que j’avais auparavant qui avait eu, de surcroît, le mauvais goût de tomber et d’abîmer l’écran dans sa chute. On trouve aussi une petite molette offrant différents niveaux de luminosité et de températures (ce petit objet est charmant et c’est un plaisir de le manipuler).
Et encore en haut, sur cette même barre, se trouve une webcam 4K, l’Insta360 Link 2 dont les performances sont incroyables. Il m’a fallu faire l’acquisition d’un petit support supplémentaire pour la jucher sur cette barre. Je ne crois pas avoir jamais eu une aussi bonne webcam, et celle intégrée au MacBook croupit depuis dans la honte et l’abandon.
Autre source d’éclairage, une lampe Ikea que j’ai couplée à une prise connectée Meross, en attendant que les ampoules connectées reviennent de Hong Kong. À proximité de cette lampe, se trouve un petit chargeur UGREEN magsafe rechargeant l’iPhone et les AirPods Pro, éliminant le besoin de deux disgracieux câbles. Le chargeur magnétique est rotatif, ce qui permet, de temps à autre, d’afficher ces gros widgets qui permettent de garder un œil sur l’heure ou le calendrier, fonction que j’aimerais penser à utiliser plus souvent, surtout depuis que MacOS Sonoma propose d’afficher et d’interagir avec son iPhone directement sur le Mac.
En tout cas, puisque ledit MacBook est sur un pied (d’estal), déporté sur la droite, il faut bien, face à l’écran Dell, un clavier et une souris. Le clavier est un LogiTech MX, sans fil et rétroéclairé. Je l’avais acheté parce qu’un bouton permet de le connecter à trois appareils différents, mais je l’aime tellement qu’il a réussi à me faire délaisser le clavier d’Apple (qui a pourtant l’avantage de Touch ID) et qu’il trône désormais au centre du bureau. En revanche, j’ai gardé le Magic Trackpad.
Avant de décrire le reste, je dirais tout de suite qu’il manque quelque chose sur ce bureau. C’est un hub Thunderbolt qui me permettrait de ne brancher qu’un câble sur le Mac et tout le reste dessus, mais ça sera pour une autre fois. Ça sera en tout cas un achat drôlement utile parce qu’il y a de plus en plus de trucs à brancher sur ce bureau, au premier chef duquel on trouve un disque dur LaCie qui me permet de faire quelques sauvegardes manuelles (feux mes Google Drive et mon compte Obsidian) et automatiques (Time Machine). Et dans les trucs à brancher, on trouve le petit dernier arrivé sur ce bureau, le RØDE PodMic, micro à moins de 100 euros (le Shure SM7B en vaut près de 400). L’interface audio est le Focusrite Vocaster One et le bras, l’élégant Elgato dont le nom m’échappe.
Sur ce bureau, on verra encore un iPad mini qui ne s’y trouve que pour des raisons qui m’échappent la plupart du temps, si ce n’est pour le brancher (sur un petit chargeur UGREEN). Je crois que j’aime particulièrement me concentrer sur un seul écran (dit le type qui pense parfois acheter un deuxième écran Dell), et par conséquent je n’utilise pas l’iPad quand je suis au bureau (sauf exception du genre prise de notes avec Notability et le stylet). Concernant le rôle que joue cet iPad mini dans ma vie numérique, je ne détaille pas plus, car je l’ai fait en une dizaine de podcasts.
Que conclure ? On l’a vu. Un hub Thunderbolt sera clairement le bienvenu. Je retrouverai bien mes Homepods mini également qui se nichent encore dans des cartons. Peut-être passerai-je au bureau assis-debout un de ces jours, mais pour le moment je suis plutôt bien assis chez moi (sur une chaise Ikea LÅNGFJÄLL). Les 27 pouces de l’écran me satisfont dans l’ensemble, mais c’est parfois un peu juste. On verra. Ce qui est sûr, c’est que ce tout petit monde évoluera encore au gré des besoins et des évolutions technologiques.
À suivre.
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