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Éducation Informatique Littérature

Le manuel de 5e est publié !

Il est gratuit, il est libre

Manuel de 5eVous dire l’émotion qui s’empare de moi au moment où j’écris ces lignes est une curieuse gageure : le manuel de 5e est disponible. Il est terminé, il est publié.

C’est le troisième et dernier d’une série de manuels libres et gratuits consacrés à l’enseignement du français au collège.

Il y a fort à parier que je n’aurais pas trouvé l’énergie de faire ce nouveau livre, si je n’avais reçu un soutien qui m’a tant fait défaut depuis que j’ai commencé à mettre mes cours en ligne en 2007.

En effet, la campagne de financement sur Ulule m’a permis de travailler dans des conditions exceptionnelles. Les années précédentes, je travaillais sur un écran de 13″. Cette année, mes petits yeux de quarantenaire ont pu s’épanouir à contempler la surface vitrée d’un magnifique 27″. Le confort matériel n’était pas le moindre bonheur, mais il n’était rien sans le réconfort apporté par tous ceux qui m’ont fait confiance et ont porté haut leur foi en Ralentir travaux et ses manuels scolaires. L’enjeu n’était pas rien : il s’agissait de rendre l’ensemble du site et des livres absolument libres. Ils étaient déjà gratuits, ils sont désormais libres.

Hymne à la joie

Ma joie tient au travail accompli qui a été particulièrement éprouvant. C’est le livre pour lequel j’ai consacré le plus d’efforts, notamment en ce qui concerne la mise en page ou la typographie. C’est aussi le livre qui m’a demandé le plus de travail : il a nécessité de traduire des textes de nombreux auteurs (Chrétien de Troyes, Robert de Boron, Guillaume IX d’Aquitaine, les fabliaux, etc.) ou de les adapter (Robert Louis Stevenson, Rabelais…).

Le manuel (premier chapitre)

Tout cela se serait passé dans le meilleur des mondes, s’il ne m’était apparu qu’Apple délaissait totalement cette merveilleuse application qu’est iBooks Author. Créée pour révolutionner le manuel numérique, et n’ayant rien révolutionné du tout (mais pouvait-on confier une révolution aux éditeurs ?), la pragmatique pomme ne met plus du tout à jour un logiciel devenu plantogène. Ce fut une douleur permanente que ces plantages qui m’ont fait perdre des heures de travail [récemment une petite mise à jour a insensiblement changé les choses].

Last but not least, le processus de publication est juste insupportable. Je l’abandonne purement et simplement. Peut-être le manuel de cinquième finira-t-il par être validé par Apple, mais, las d’attendre, j’ai accepté la proposition de Yann Verry, et les livres sont à présent hébergés chez mon hôte que je remercie chaleureusement. Cela me permettra, au reste, de les mettre à jour plus facilement. À cet effet, la page consacrée aux manuels mentionnera les mises à jour, qui n’auront pas eu à subir les lenteurs de la pomme.

Je vous recommande de télécharger le livre à partir de votre ordinateur plutôt que de votre iPad. Pour une raison que je ne comprends pas encore, cela semble mal fonctionner.

De l’avenir

Ce labeur appartenant désormais au passé est l’occasion de regarder en avant : je n’y vois qu’HTML 5 et ePub. À présent, mon site doit être considérablement mis à jour, et je suis impatient de produire des versions ePub. J’ai d’ailleurs commencé, et, afin de ne pas perdre trop de temps, j’ai choisi l’ePub 2 qui me permettra de mettre assez rapidement à votre disposition une nouvelle publication.

J’aurai d’autant plus le temps de faire tout cela que – vous disais-je au tout début – il n’y aura pas d’autre manuel. Le programme de 3e portant sur des œuvres du XXe et XXIe siècles, je ne pourrai proposer des textes pour lesquels je n’ai pas les droits. Je me contenterai des morts libres, et proposerai peut-être quelques chapitres sur ces auteurs que le domaine privé n’a pas accaparés. C’est dommage, mais rappelons-nous qu’il n’est pas de cimetière plus riant qu’une bibliothèque libre, et n’oublions pas de militer pour que la culture du libre pénètre une sphère scolaire largement hantée par l’argent et le droit dans ce qu’il a de plus restrictif.

Manuel de sixième  Le manuel de cinquième  couverture4

Dédicace

J’avais tout d’abord pensé dédier mon livre à ma ministre. J’avais pensé à quelque chose comme « Puisqu’une jeune femme peut désormais être ministre de l’Éducation, gageons que les manuels scolaires puissent désormais devenir libres et gratuits ». J’ai finalement conservé le dédicataire unique des origines : les 100 personnes ayant soutenu d’une façon ou d’une autre ce manuel.

Que ce billet soit à nouveau l’occasion de les remercier chaleureusement.

Remerciements

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Éducation Humeur

L’enseignant, l’enfant et la hiérarchie

La nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre. @Lannoy29 – de son vrai nom Ghislain Dominé – a quitté Twitter suite aux admonestations de sa hiérarchie. Celle-ci lui reproche un bien innocent billet, une réflexion salutaire menée sur les enjeux pédagogiques qu’induisent le numérique ou plus précisément l’état de l’école modifiée à coups de plans (informatiques, numériques) peu convaincants.

Je n’ai pas l’intention de m’étendre sur les tenants et les aboutissants de cette histoire. Je n’ai pas non plus l’intention de prendre la parole à la place d’un ami qui, s’il le désire, le fera lui-même. Je ne prendrai pas même le temps de développer une prétérition en disant qu’il est bien malvenu de faire tant de publicité à un problème aussi délicat (mais j’en fais à mon corps défendant).

En revanche, j’exprimerai ma compassion. Littéralement, je souffre avec. Je suis bouleversé par ce qui arrive à Ghislain. La cause est évidente : un être qui vous est cher ainsi malmené ne peut qu’attrister. Mais, même si je ne le connaissais pas, je saurais qu’un tel individu si talentueux, un atout, une recrue inestimables ne saurait être inquiété. Il a fait tellement, et il fera encore tant qu’on ne saurait se passer de lui. L’ami ne risque rien. Hélas ! Comme il le dit lui-même, « Si tu ramènes un 18 et un 5 sur 20, on ne te parlera que de cette dernière note ». Or ce billet – aux yeux de sa hiérarchie – est son 5/20, et c’est cela qui transparaît dans l’assurance de sanctions à son encontre.

Qu’est-ce qui me bouleverse donc à ce point, ne cessè-je me répéter depuis hier ? J’ai fini par trouver la réponse dans la matinée. Je suis déçu. Au sens étymologique. Trompé. Avec l’arrivée de Vincent Peillon, on avait retrouvé le sourire et la confiance. Il était fini ce quinquennat présentant les fonctionnaires comme des poids morts pour la société. Annoçant la Refondation, il était alors évident que des individus comme Ghislain pourraient s’envoler, et faire bénéficier l’Éducation d’un potentiel alors inexploité.

Je vois désormais mon erreur : le fonctionnement pyramidal de l’Éducation ne permettra pas aisément que l’on s’exprime honnêtement, que l’on écrive les fruits d’une pensée qui tâtonne et cherche par son regard critique à avancer dans la bonne direction.

Pire encore : on infantilise l’enseignant. Celui-ci se fait taper sur les doigts. Lui est rappelé sa triste condition d’inférieur dans l’édifice pyramidal. L’horizontalité est une idée, un leurre, tout comme l’est ce plan numérique que François Hollande n’a pas encore mis en place et qui ne le sera jamais tant que des acteurs majeurs comme Ghislain ne peuvent s’exprimer. On peut économiser 800 millions d’euros…

Je ne dirai pas qu’il a été censuré. Ghislain a pris lui-même la décision de tout arrêter. Comme il le dit lui-même, c’est un être entier. Non, il a été rappelé à l’ordre. On lui a signifié ce qu’il est et ce qu’il doit être : un enfant. En latin, l’enfant est celui qui ne parle pas. Un enfant pris dans le sacré pyramidal (la hiérarchie, c’est le sacré, au sens propre), et qui n’a pas la parole.

Les enseignants sont-ils les enfants de l’Éducation nationale, des enfants méprisés ? Ce serait bien triste.

Loin des débats qui vont agiter Twitter, je voudrais simplement rappeler cette tristesse, qui est avant tout celle d’un ami.

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Humeur Informatique

L’absence de vie privée est un mensonge, même sur internet.

Il n’y a pas que la nudité de Jennifer Lawrence qui s’est affichée sur les réseaux sociaux, il y a aussi et surtout sa vie privée. On pourrait confondre les deux, mais la vie privée ne consiste pas à se mettre nu chez soi ou même à se photographier nu, mais bien à faire ce que l’on veut dans la sphère de l’intimité.

Or c’est à nouveau, un peu à la suite de la NSA, ce droit dont il est question quand une actrice s’en voit privée. D’aucuns pensent que la nature du problème n’est pas le piratage, la faille de sécurité, mais la nudité de l’actrice. C’est un peu, comme ça a été dit ici ou là, la version du : « si elle s’est fait violer, c’est parce qu’elle portait une jupe ».

D’autres estiment qu’il ne saurait y avoir de vie privée sur internet, qu’il ne fallait pas (doit-on leur donner tort, au reste ?) mettre de telles photos en ligne. Malheureusement, c’est oublier un point important : aujourd’hui, internet n’est pas un domaine isolé du monde. Ce n’est pas un bureau de poste où s’effectueraient certaines opérations : c’est l’épicentre de notre monde (je pique l’expression à Glenn Greenwald). C’est là où on se fait des amis, qu’on rencontre son conjoint, c’est là qu’on choisit ses livres, ses films, qu’on organise ses voyages, où l’on expose ses idées, et… où l’on stocke ses données privées. Notre personnalité et notre intimité sont désormais liées au numérique.

Certains, aidés par Google ou Facebook voire la NSA, se sont persuadés que la vie privée n’avait pas d’importance, que si on n’a rien à cacher, on n’a rien craindre. Eh bien l’actualité vient, une fois encore, de prouver le contraire.

La vie privée est importante, et, malheureusement pour elle, une partie se trouve sur internet. Raison pour quoi il va falloir la confier à des entreprises fiables, si tant est qu’elles puissent l’être face à la malveillance d’un pirate quand ce n’est pas une malveillance institutionnelle.

Avant de clore ce billet, je voudrais affirmer encore une fois l’importance de la vie privée y compris sur internet. Et même si Google ou Facebook s’efforcent de nous faire accroire qu’il n’en est rien, il faut le redire : tout le monde a quelque chose à cacher. Vous ne voulez pas que votre employeur sache que vous cherchez un autre emploi, vous ne déballez pas votre vie amoureuse devant vos enfants ou parents. Vous ne communiquez pas vos secrets commerciaux à des concurrents. Vous ne communiquez pas votre numéro de carte bleue sur Twitter. Vous n’avez pas envie que vos photos soient exposées aux quatre vents.

L’absence de vie privée est un mensonge, même sur internet.

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Éducation Humeur Informatique

Coder ? Mais pour quoi faire ?

Le singulier intransitif

D’aucuns y voient une évidence : il faut apprendre aux enfants le code. Du primaire au lycée, coder deviendrait une nécessité que je n’ose pour l’instant qualifier, tant les objectifs visés par cette injonction me semblent sujets à caution.

Tout d’abord, disons d’emblée que le singulier me saute aux yeux. Je suppose qu’il y a là une analogie avec le code de la route : il y aurait un code à apprendre. Rien n’est si éloigné de la réalité.

Puis, je remarque l’emploi absolu du verbe : coder quoi ? On ne sait pas, il n’y a pas de complément d’objet. Ce peut être tout et n’importe quoi ; peut-être cela n’importe-t-il d’ailleurs pas. L’important est de coder !

Pour quoi faire ? On ne sait pas trop au juste. Les propos d’Axelle Lemaire tendent à montrer qu’il y a là une nécessité sociétale, les emplois à venir requérant cette compétence qui font si cruellement défauts à nos enfants, alors que nos voisins anglo-saxons imposent dorénavant l’apprentissage du singulier intransitif susnommé. J’espère qu’ils ont été plus précis dans la définition du programme.

L’humanisme 2.0

Pas un enseignant ne se plaint de la boursouflure gargantuesque dudit programme. Les ambitions de l’école tiennent un peu de la gourmandise intellectuelle de Grangousier écrivant à son jeune fils, à ceci près qu’on ne veut plus enseigner l’hébreu ni le grec, mais « le code ».

Et c’est bien aux langues que l’on compare l’apprentissage du code : « On apprend l’anglais, le chinois, il faut apprendre à coder ! »

Vous remarquerez, au passage, à quel point on fait fi de la distinction saussurienne entre langue et langage, comme si c’était une seule et même chose. Mais comme personne n’explique quel langage informatique apprendre, je suppose que ce n’est pas bien grave.

Au reste, si l’on veut absolument créer une nouvelle matière (avec, dans le même temps un CAPES ou une agrégation informatiques), je me demande vraiment où on va la placer dans l’emploi du temps d’élèves déjà sursollicités. Quelles matières devront être sacrifiées sur l’autel de la modernité ? Le latin, le français, la SVT ?

Si l’on doit couper dans le tas, je souhaiterais alors que les choses soient très claires : disons aux parents, aux élèves, aux associations, à qui vous voulez que le niveau ne baisse pas, il change, on forme les enfants selon des impératifs qui varient selon les époques.

Et, enfin, si enseignement du code il devait y avoir, il me semblerait être un formidable bond en arrière. À l’heure où Thomson revient sur la scène commerciale, tout cela n’est pas sans rappeler le Plan informatique pour tous. Faut-il rappeler les raisons de son échec ? A-t-on déjà oublié ?

Éduquer au numérique d’abord

Mais il y a pire. On le sait, les établissements scolaires ne sont pas suffisamment équipés en matériel informatique. Si mes souvenirs sont bons, il doit y avoir quelque chose comme 1 machine pour 17 collégiens. Voudra-t-on enseigner le code sur cahiers de 300 pages à grands carreaux ?

Cette indigence matérielle a des conséquences : l’éducation au numérique échappe totalement à l’Éducation nationale. Si les élèves passent plus de temps devant leur écran que dans une salle de classe, peu d’entre eux savent réellement se servir d’un ordinateur. La plupart de mes élèves ne font pas la différence entre Google et un navigateur internet. Ils ignorent ce qu’est un moteur de recherche, ne savent d’ailleurs pas s’en remettre à d’autres, ignorent tout des techniques qui ont pu présider au classement des liens qui leur sont proposés. En un mot (car je pourrais continuer longtemps ainsi), il me semble parfois que le concept de littératie ait été inventé pour eux.

Or c’est bien là le problème. Il me semble qu’il y a bien plus urgent qu’enseigner un code, tant la nécessité d’initier au numérique est urgente. De ce point de vue, il faut battre en brèche l’idée que l’apprentissage du code est nécessaire. Veut-on créer un site ? A-t-on besoin d’apprendre le HTML, le CSS ou le JavaScript (ni langue, ni langage d’ailleurs) ? Franchement, à part pour le défi intellectuel que cela représente, pour assouvir la passion qui peut en découler, non. Je le sais, je l’ai fait. Dans un sursaut d’orgueil, j’ai mis mon site à la poubelle, et je l’ai refait entièrement avec mes petites mains et mon éditeur de texte. Ça a été un défi, ça m’a passionné et me passionne toujours, mais aujourd’hui, je le regrette. Il me serait plus confortable d’utiliser un CMS. Je gagnerai un temps fou, comme je gagne beaucoup de temps à démarrer ma voiture ou utiliser mon micro-onde sans comprendre le moins du monde ce qu’il se passe à ce moment.

L’hybris numérique

La vulgate voudrait que l’utilisateur passe de consommateur à acteur, comme si l’apprentissage du code allait, comme le prétend la secrétaire d’État au numérique, vous permettre de modifier un smartphone. Croit-on vraiment cela ? Vous voyez une génération d’utilisateurs modifiant à la main le firmware de leur routeur, codant au passage une blagounette en assembleur à destination de la NSA ?

Soyons sérieux.

Et d’où vient cette passion pour le software ? Pourquoi personne n’insiste sur la maîtrise du hardware ? Pourquoi ne mettrions-nous pas un fer à souder entre les mains de nos enfants ? Parce que c’est impossible voire superfétatoire. À moins de faire miroiter à notre collégien la confection d’un smartphone de 15 pouces…

La seule raison qui me ferait admettre l’enseignement du code, ce serait pour des motifs purement intellectuels, pour la rigueur, pour le fun, mais pas sous des prétextes fallacieux de geek en herbe. Que l’on nous épargne cette vision complaisante présentant les gamins comme de petits hackers ne demandant qu’à être éveillés, toisant l’industrie californienne de leur supériorité à venir. Voilà une forme d’hybris numérique, en somme.

Et surtout que l’on équipe les établissement d’abord, que l’on s’acquitte du nécessaire ensuite (éduquer au numérique), et que l’on allège les programmes avant de les alourdir à nouveau. Après, pourquoi pas, laissons-les coder. Mais si l’on met la charrue avant les bœufs – je prends les paris – l’apprentissage d’un quelconque code suscitera autant de passion que l’accord du participe passé antécodé, pardon antéposé.

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Éducation Littérature

Unchain my site

CC BY-SA 3.0 Depuis sa création, Ralentir travaux a eu vocation à être diffusé le plus largement possible. Le site n’est-il pas né du désir d’offrir à tous – surtout aux élèves ne bénéficiant d’aucun soutien scolaire – la possibilité de trouver une aide sans inscription, sans mot de passe ou sans contrepartie quelconque ? Il s’agissait aussi de proposer, à l’enseignant désireux de trouver un peu d’inspiration, des ressources qu’il pourrait adapter à sa guise.

Dès lors la liberté était inscrite dans les gènes du site. J’avais d’ailleurs repris à mon compte ces mots de Condorcet afin de montrer que la notion de propriété intellectuelle était un abus qu’il fallait dénoncer (1).

Par le passé, j’usais du mot «libre» sans trop savoir quelle notion il recouvrait. Plus tard, je découvrais les licences Creative Commons et m’emparait de celle-ci. Cela signifiait : fais ce que tu veux, mais ne vends pas. Or cette clause non commerciale (et cela a été dit de nombreuses fois) est un frein à la diffusion du savoir. Et Ralentir travaux n’a pas vocation à se recroqueviller sur lui-même dans la crainte d’une exploitation commerciale. Ce serait un non-sens. Au reste, nombreuses sont les personnes requérant l’autorisation d’utiliser telle ou telle partie du site, et invariablement la réponse est affirmative. Seule une demande était restée sans suite en raison de cette fameuse clause NC…

Il est donc nécessaire de recourir à une nouvelle licence. Seuls le partage à l’identique et la reconnaissance de la paternité de l’œuvre seront exigés. Que l’on me pardonne ce dernier sursaut d’orgueil (que m’accorde le droit), mais je tiens encore un peu à ma progéniture ! J’ai juste envie de lui donner un peu le large, et d’observer de loin ce qu’elle devient entre les mains de ceux qui voudront bien s’en emparer, et, je l’espère, la diffuser plus largement encore.

Dons

Mais, avant d’adopter une telle licence, je voudrais poser une condition. Il y a quelque temps j’affichais un bandeau afin de susciter les dons. Je paie les frais d’hébergement et ceux liés à l’achat du nom de domaine, les logiciels ou leurs mises à jour. Que dire de mon Mac acheté en 2008, si ce n’est qu’il est vieillissant (2) ? Je ne demande pas de salaire pour les années passées à bâtir Ralentir travaux, mais je veux bien un peu d’aide pour continuer l’œuvre. Or ces dons, malgré la promesse que pouvaient constituer les milliers de visites quotidiennes (3), se sont montrés largement insuffisants (4). En un an, à peine de quoi acheter InDesign ou un logiciel de ce type…

Manuel de 6eJ’ai fait mes calculs. J’aurais besoin de 2000 à 2500 € pour acheter diverses choses (nouvel ordinateur, un micro, quelques logiciels, etc.). Une telle somme est donc la condition du changement de licence. Cela en vaut-il la peine ? J’avoue que je suis assez curieux de le découvrir. Peut-être cette demande fera-t-elle un joli flop. En ce cas, la question de la licence ne taraude que moi.
Toujours est-il que nombre de sites recourent annuellement aux dons. Je m’en remets donc à ce principe. Et encore ! je n’attends même pas une cotisation annuelle, mais celle de sept ans passés à construire le site et plus encore, puisque je n’entends pas m’arrêter là (le manuel de 5e est déjà en chantier).

Bref, il ne reste plus qu’à organiser ce financement, mais vous pouvez d’ores et déjà faire un don sur Ralentir travaux.
Passé le seuil financier susmentionné, Ralentir travaux (tout : le site, les manuels) devient libre.

Notes :
1 – Je parle, bien entendu, de mon propre cas. Il ne me viendrait, par exemple, nullement à l’idée de tenir un tel discours au sujet de Michel Tournier ou d’Umberto Eco. Simplement, le professeur que je suis ne saurait prétendre à faire valoir un privilège reposant simplement sur quelques années d’études.
2 – Je ne peux même plus enregistrer de screencast sans que les ventilateurs de l’ordinateur se mettent à souffler à tous les diables, rendant par là même la vidéo inaudible.
3 – 1 633 891 visiteurs durant l’année 2013.
4 – Un merci exponentiel agrémenté d’un bisou dégoulinant à tous ceux qui m’ont envoyé leurs dons. Un don… Quel mot plus adorable la langue française a-t-elle inventé ? De manière plus générale, je voudrais remercier ceux qui donnent de leur personne, de quelque façon que ce soit et qui contribuent (loin des discours anxiogènes tenus par des inactifs bavards) à faire du web un lieu hautement éducatif.

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Humeur Informatique

L’obsolescence programmée ? N’importe quoi !

J’écris cet article avec mon MacBook Pro. Pardon mon MacBook. Il n’avait pas encore le droit à l’adjectif dont Apple allait affubler ces toutes nouvelles machines en aluminium apparues fin 2008 et répondant au doux nom d’Unibody.

2008.

Ma machine a été achetée en novembre 2008 et fonctionne à merveille. Littéralement. Tout, absolument tout fonctionne. Pas le moindre petit problème : pas de carte mère à changer, écran intact, disque dur intact, charnière de l’écran glissant fermement comme au premier jour, touches du clavier répondant toujours avec la vélocité requise, etc., etc.

MacBook

J’ai juste changé la batterie, et remplacé le disque dur par un SSD. Cependant, le disque dur est venu se loger dans l’emplacement dévolu au lecteur optique et est donc toujours en service.

En informatique, une année en compte sept

À l’époque…

C’est loin 2008. En informatique, les années comptent autant que dans la vie d’un chien…

À l’époque, disais-je avant d’être interrompu par moi-même, la bête tournait sous Leopard. Elle en a connu des systèmes ! Il y eut Snow Leopard, puis Lion et Moutain Lion et, très prochainement, cette vénérable machine au clavier même pas chenu va supporter Mavericks.

5 différents systèmes d’exploitation ! N’est-ce pas là forcer l’admiration ?

Le désir obsolescent

Je n’ai donc absolument aucune raison de vouloir changer de machine.

Si, bien sûr, à chaque fois que je vais dans un Apple Store, je découvre de superbes machines rutilantes possédant les derniers raffinements. Mais, outre qu’ils ne me sont pas absolument indispensables, je n’en ai pas les moyens (à ce propos, j’ai une maison à vendre, si vous recherchez ce genre de choses entre Troyes et Bar-sur-Aube…).

La conclusion s’impose d’elle-même. Ce n’est pas vraiment ma machine qui est obsolète (du moins pas encore), c’est le désir que j’ai eu pour cette machine en 2008 qui est obsolète. Il y a dans le besoin de changer d’objet une sorte d’infidélité commerciale qui pousse l’utilisateur à toujours aller voir ailleurs, abandonnant sans vergogne ce qui vient d’être acquis.

Il est vrai que les commerçants entretiennent savamment ce désir effréné d’acquérir la dernière nouveauté à tout prix, mais ce n’est pas absolument une nécessité. Faites comme Ulysse, écoutez mais attachez-vous au poteau ou bouchez-vous les oreilles.

Mac mini, machine fidèle

Vous pouvez garder votre bien des années et des années durant. Dans le cas précis qui me concerne (vous avez certainement des contre-exemples qui viendront battre en brèche le point de vue défendu dans ce billet), l’obsolescence programmée n’existe pas. Ou alors c’est une programmation sur plusieurs années. En somme, avant que la machine soit inutilisable, le consommateur est allé convoler vers d’autres acquisitions.

Mac mini

Évidemment, il est possible que votre machine ne supporte plus la toute dernière mise à jour, le tout dernier système, telle application, mais cela ne l’empêche pas de fonctionner. C’est le cas de mon iPod touch acquis en 2008, mais aussi de mon vénérable Mac mini datant de 2006.

Que tous ceux qui ont un iMac G4 ou un PowerBook lèvent la main.

Ajout du 20 septembre 2013 :

iPhone 4
iPhone 4
J’ai mis à jour mon iPhone 4, le dernier de la gamme à pouvoir accueillir iOS 7.
Je l’ai fait essentiellement par curiosité, me disant que de, toute façon, j’allais acquérir un 5S. Et si d’aventure mon iPhone connaissait le sort du 3G devenu quasi inutilisable suite à la mise à jour vers iOS 4 (je ne suis plus très sûr du chiffre), eh bien, pour la raison susdite, ce ne serait pas grave !
Je n’attendais pourtant pas des merveilles. À système gourmand et ses moult effets eye-candy, vieil appareil moins performant, me disais-je.
Que nenni !
Mon iPhone 4 est désormais plus véloce ! C’est simple, il marche mieux, et c’est plus joli.
Voilà donc l’obsolescence déprogrammée.
Acheter un iPhone 5S ? Oui, mais rien ne presse.

Ajout du 25 octobre 2013 :

J’ai installé Mavericks sur mon Mac, le nouvel OS d’Apple. Comme je le disais plus haut, ma machine aura connu cinq systèmes d’application.

Batterie
Batterie

On a coutume de penser que le passage à un nouveau système ralentit la machine. Or il n’en est rien, cela fonctionne mieux. J’y ai même gagné pratiquement une heure d’autonomie. \o/

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Divers Littérature

Petite analyse du zombie

Night of the Living DeadLe zombie est une créature qui manifeste une déchirure du réel, un scandale : ce qui ne peut pas arriver arrive.

Appelé également mort-vivant, l’oxymore révèle, bien mieux que le mot d’origine créole, la contradiction insupportable que ce cousin éloigné du désormais banal fantôme représente. La mort est déjà intrinsèquement bien assez traumatisante et inquiétante (que se passe-t-il dans l’au-delà ? En principe, personne n’est revenu nous le dire) pour qu’elle ne s’accompagne pas d’un délai supplémentaire accordé selon un goût plutôt douteux : mort, vivant, mais pourrissant. À ce propos, vous êtes vous déjà demandé pourquoi on enterrait les morts ? Il y naturellement une question d’hygiène, mais on les enfouit parce que leur vue est insupportable. Hormis le cas très particulier de Blancheneige, le discours est invariablement le même : «Cachez-moi ce cadavre que je ne saurais voir. Il est laid, il est dévoré par les vers, il pue, enterrez-le, brûlez-le, faites ce que vous voulez, mais qu’on me l’ôte de la vue».

Le zombie apparaît donc. C’est la première chose qu’il fait. Il se montre, et c’est assez insupportable. D’abord, il remet en question l’idée du repos mérité, et puis il indique assez clairement le sort qui nous attend inéluctablement. Voyez ce que vous ne voulez voir.

Il y a pire. Le zombie, cet être lent, est mû par l’inassouvissable nécessité de mordre. Il a faim, faim de chair fraîche. Cela ne lui suffit pas d’incarner un scandale inhumain, il lui faut encore vouloir notre propre mort qui nous transformera ipso facto en mort… vivant. Ce qui n’est pas mort mais qui est mort quand même veut notre mort (etc.). Remarquez que cet Ennemi n’en veut pas tant à notre peau qu’à faire de nous son aliment. Le mort se nourrit du vivant. Ainsi le zombie représente une humanité déchue qui se dévore elle-même. Une société qui court à la catastrophe nourrit en son sein le zombie qui symbolise assez bien l’anthropophagie mortifère, la civilisation qui s’alimente d’elle-même. En regard, l’allégorie de la mort fait piètre figure. Voilà bien plus inquiétant que la grande faucheuse ! Ce n’est d’ailleurs pas la moindre ironie de cette incarnation de la mort : elle est cet ennemi que l’on ne peut tuer, il est déjà mort. Vous pouvez cependant faire quelque chose, vous pouvez atteindre la tête.

On peut, en effet, se débarrasser du zombie en visant le chef, le cerveau plus précisément. De ce point de vue, le zombie est cousin de ces extraterrestres au crâne démesuré. L’être venu d’ailleurs est nécessairement supérieurement intelligent. Et agressif ! Cependant, le zombie n’est pas intelligent. Simplement, il représente l’individu dont les fonctions du corps, ses organes, son sang sont devenus quasi caducs. Ils ne servent à rien. Le cerveau peut survivre à l’ablation du foie, des poumons ou du cœur. C’est donc un cerveau possédant une seule idée, une idée fixe, une seule et irréfragable idée : bouffer du vivant. Dans la saison 1 de The walking dead, les survivants les appelaient les geeks, au sens propre, les tarés.

Il faut se demander pourquoi la fiction convoque ces tarés monomanes repoussants. Dans la série susmentionnée, la raison est évidente. Il y a une fascination morbide pour la civilisation détruite. Morbide ? Paul Valéry ne nous avait-il pas prévenus que les civilisations étaient mortelles ? Après deux guerres mondiales, c’est bien le moins que puisse faire la fiction que d’évacuer nos peurs comme elle le peut. Et force est de constater que le niveau de l’ «entertainment» est nettement au-dessus des films catastrophes qui ont fleuri avec le passage à l’an 2000. Rien que l’affiche de The Walking dead est fascinante : cette autoroute dont les voies menant à la ville sont désertes, et celles en sens inverse complètement bouchées par cet exode impossible qui a entassé des foules paniquées devenues proies aisées pour zombie, l’implacable pourchassant que rien n’arrête ou presque.
Cela dit, il faut bien remarquer que la série offre un autre intérêt. Le zombie étant très lent, il ne représente pas un ennemi bien dangereux. Excepté quand il est en trop grand nombre, sa lenteur vous permet très aisément d’ajuster votre coup pour une décapitation réussie. Mais alors quel intérêt ? Le zombie est un miroir, il montre (encore une fois) ce qui reste de l’humanité. «Je cherche un homme» pourrait dire le survivant. Et, hélas ! les hommes (je veux dire ceux qui ont survécu) ne sont plus nombreux à être des hommes. Ce sont eux les monstres. Échappant à toutes les lois de la société, et par un renversement assez fascinant, l’homme devient à son tour un monstre pourchassant les monstres, une sorte de Robert Neville. Le monstre n’est pas celui que l’on croit. Voilà ce que montre la saison 2 de The Walking dead dont les protagonistes (les bons) ont trouvé refuge dans une prison. Désormais, de tels lieux protègent l’honnête homme, mais en enfermant ce dernier. Avec le zombie, on a l’impression de revivre une préhistoire cauchemardesque et cannibale, une régression, un retour en arrière sociétal.

World War Z donne à lire un renversement similaire à celui de la série télévisée, mais cette fois dans la période de reconstruction. Une fois l’invasion zombie endiguée (on parle d’ailleurs plutôt d’épidémie, de pandémie, autre peur très actuelle celle-là, une variante de la grippe espagnole), l’humanité n’offre plus à ses survivants que des individus dénués d’emploi, des F6 : dans l’économie de service, libérale, ces gens roulaient sur l’or ; une fois tout cela renversé, ces gens ne savent rien faire.
Et voilà que le zombie nous ramène à l’Ecclésiaste : tout est vanité. La vie est vaine, et on ne saura même pas la protéger, explique Max Brooks. Le zombie est synonyme de débâcle politique. Hybris, incurie, gabegie, incompétence, quelle qu’en soit la raison, les gouvernements du monde entier échouent à sauver le citoyen. Je pense qu’on retrouve là une image très américaine, républicaine, amoureuse des origines : arme-toi, et débrouille-toi si tu veux sauver ta peau.

Le zombie est américain, et il permet de renouer avec les origines.

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Bonnes vacances

Cher élève qui a eu l’insigne honneur de bénéficier de mon enseignement,

Quels qu’aient été tes résultats, quelle que fut cette année scolaire, je te souhaite de bonnes vacances, des vacances pleines d’un soleil roboratif, et de cette vitamine D qui te permettra de voir petit à petit, mais inéluctablement arriver la date fatidique de la rentrée. Tu auras, à ce moment, la mine réjouie, des cahiers tout neufs, des copies à tire-larigot, et une trousse gonflée d’un matériel rutilant (et complet). Ce sera parce que tu te seras bien reposé, tu auras profité d’un temps à la fois très long et très court, loin des contraintes scolaires que tu abhorres (se lever tôt, avoir froid, voir des profs, faire des devoirs, etc.).

Sache que, même si je suis en vacances, je serai toujours là pour toi si, d’aventure, il te prenait l’envie de me questionner sur un point du programme, envie que la timidité, le regard des autres ou je ne sais quoi encore ne t’ont point permis de soulager.

Tu peux, à ce propos, consulter Ralentir travaux, télécharger les manuels de 6e ou de 4e ; ils te permettront de ne pas complètement oublier toutes ces belles choses que nous avons vues ensemble. Tu peux aussi retrouver le doux son de ma voix sur YouTube t’expliquant entre autres la fonction du pronom relatif (n’est-ce pas fascinant ?). Retrouve tout ce beau savoir numérisé en sirotant une grenadine, dans la douceur et la pénombre de ta maison pendant que des insensés fondent sous un soleil de plomb. Tu ne vas pas passer deux mois à barboter dans un peu d’eau quand même, si ?

Non, assurément, tu ne veux pas passer deux mois (61 jours, 1464 heures, 87 840 secondes) dans une oisiveté estivale qui te fait horreur. Peut-être même, mû par le remords, tu voudras finir de lire ce livre que tu avais lâchement abandonné durant l’année (allez, avoue) ? N’hésite pas à me demander les références exactes, je te les donnerai sans même porter l’ombre d’un jugement sur une demande aussi honnête. Je te conseillerai mille et une lectures, et comme le sultan, coupe-moi la tête si ces lectures ne te passionnent pas et ne reculent pas indéfiniment l’heure du coucher (après réflexion, je préférerais que tu oublies cela).

Un dernier mot avant de finir. Tu te demandes probablement la raison d’un style aussi ampoulé et au vocabulaire parfois abscons, et tu as raison. Je t’inflige un dernier pensum : arriver jusqu’au bout de ce texte, chercher les mots dans le dictionnaire. Eh ! Nombre d’entre vous me liront sur leur iPod, iPad, iPhone, iMachin. Un double-clic (tap) sur les mots fera donc apparaître une définition du mot, et il n’est alors rien de plus facile que d’apprendre quelques mots. Pour les autres, il faudra vous lever et aller chercher le dictionnaire. Désolé.

J’oubliais ! Je ne reverrai peut-être jamais certains d’entre vous. Certains auront un autre professeur, certains changent d’établissement. Je vous souhaite donc de réussir et même, comme dit la chanson, tout le bonheur du monde. Vous avez été (tous sans exception, même le plus casse-pieds d’entre vous) des élèves infiniment sympathiques.

Bonnes vacances,

Yann Houry

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Éducation Humeur

L’univers impitoyable du commentaire

Cela fait maintenant un an que j’ai ajouté la possibilité de laisser des commentaires sur Ralentir travaux. À l’origine, l’idée était de permettre la discussion. Une leçon mal comprise pouvait ainsi trouver son prolongement dans le questionnement, dans mes explications supplémentaires ou celles de visiteurs venus partager leurs lumières.

Un an après, procédons à un état des lieux. Comment le visiteur de Ralentir travaux s’est-il emparé de cette possibilité de commenter ?

Si le premier commentaire a été une vraie critique, le second a été sobrement élogieux : «merci beaucoup!^^», me disait-on, et, de fait, on me remerciera beaucoup, ce que j’apprécie évidemment, même si cela n’apporte pas grand-chose à la réflexion initiée par le cours à commenter (je ne veux cependant pas donner l’air de bouder mon plaisir, hein ?).

Mais très vite, le revers de la louange est exprimé sans détour : «je n’aime pas le titre de ce site». Et le commentaire suivant de constater : «nul».

Le ton était donné. Il n’était plus que d’oser un peu, ce qui ne tarda pas à arriver : «trou du cul» (évidemment, je l’ai pris pour moi).

Commentaire
Commentaire

Cela a mis un peu de temps, mais les messages peu amènes finirent par affluer. Ma pudeur de webmestre ne se résout que difficilement à reproduire ces paroles outrageantes. Nous sommes le 22 septembre, et la rentrée bat son plein. Je pense avoir à faire à des hordes de collégiens frustrés qui aimeraient dire à leurs tortionnaires préférés à quel point ils les verraient bien avec quelque chose dans le fondement («aller vou faire foutre», «et je vous encule tous vous les pauvres»).

Mais comme le dit FarahHammadou : «maintenant on ait en 20013 alors tout est permie!!!».

Alors, certains se lâchent complètement :

Un indicible commentaire
Un indicible commentaire

Parfois, l’élève (je suppose que c’est un élève) exprime simplement son ennui («je menmerde») ou sa frustration : «Null !!!! Je desteste ça moi je veux le texte du massacre des pretandant c’est pas compliquer!!!!».

Heureusement, je reçois également nombre de messages qui font chaud au cœur. Des élèves expliquent qu’ils ont pu réussir leur travail et avoir une bonne note :

Au fond, une fois passés les messages à caractère scatologicodéfoulatoire, les commentaires vraiment désagréables sont rares.

Mais, ce que je souhaiterais, c’est que les visiteurs s’emparent du site pour aider ceux qui sont à la recherche d’informations, d’explications supplémentaires (comme dans le cours sur la comparaison et la métaphore ou les valeurs du conditionnel).

Sont appréciables, enfin, les commentaires qui initient une véritable réflexion (voir le cours sur le signe, les points de vue ou la Bible).

En tout cas, sachez que vos encouragements sont toujours appréciés.

Encouragements
Encouragements

Et pour plagier l’un des commentateurs, “MERCI !!!!!:-);-):-P:-);-):-P:-);-):-P:-D:-D:-D:-D:-D:-D” à tous ceux qui visitent Ralentir travaux, une dizaine de milliers par jour au plus fort de l’année (mais beaucoup moins au fur et à mesure que les vacances approchent).

P.-S. Au moment où je m’apprête à publier cet article, je reçois ce dernier commentaire : «Grace a vous j’ai eu un 15/20 et un 9/10 Merci :)».
Elle est pas belle, la vie ?

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Éducation Informatique

Nouveau ravalement de façade

L’an dernier – un an jour pour jour – Ralentir travaux avait déjà connu un léger lifting : le code était devenu du HTML 5/CSS 3, l’apparence du site avait été revue, quelques ajouts avaient été faits (comme la possibilité de commenter, par exemple).

C’est qu’il s’agit de procéder par petites retouches, au fur et à mesure, sans grande révolution. Il n’y a pas de grands chantiers quinquennaux, mais une évolution permanente, rendant, je l’espère, le site plus agréable à utiliser.

Design extensible

L’an dernier, j’avais eu un seul regret, c’était de ne pas avoir réalisé un design extensible. C’est désormais chose faite. Il me semble que cela évite d’avoir deux versions du site, qui serait l’une pour les ordinateurs, l’autre pour les appareils mobiles (tels que les tablettes ou les téléphones).
Or je déteste cette double interface. Cela encore plus quand la version «normale» du site, surchargée d’informations et de pubs, correspond à une version mobile anémique. Surcharge d’un côté, uniformité vidée de l’autre, il y a des designers qui me semblent démériter.

Exemple de page
Exemple de page

Lisibilité et interface épurée

J’ai donc privilégié une interface unique, simple, épurée (j’ai déjà clamé mon goût pour Instapaper). Hormis le header et le footer, le site est composé d’une page blanche et du texte. C’est un texte dont la police est passée à 1.1em (à ce sujet, ce site m’a bien aidé à convertir les pixels en em ou en %).
Si, la première fois que j’ai lu que les sites web devraient adopter de telles dimensions, j’ai été quelque peu dubitatif, je n’ai, à présent, plus la moindre incertitude. On est tout d’abord étonné ; on ne s’en passe plus par la suite. Il n’y a aucune raison de choisir une police trop petite, à moins que l’on ne cherche à faire comme beaucoup de monde, c’est-à-dire des sites peu lisibles. Mais peut-être ne suis-je qu’un quarantenaire aux yeux fatigués…

Exemple de page avec image
Exemple de page avec image

J’en ai profité pour agrandir la taille des images dont la plupart me semblent désormais bien petites en regard de la police de caractère. Je me suis efforcé de légender chaque image. Par ailleurs, un cadre qui s’insère dans le corps du texte permet d’y glisser un texte indépendant apportant diverses informations. Enfin, je tenais à ajouter une citation du texte dans le corps de l’article sans avoir à répéter le texte. Cet article propose une solution assez élégante à mettre en place grâce au HTML 5 (attribut data-pullquote).

Cette page ou celle-ci peuvent donner un bon aperçu des transformations apportées à Ralentir travaux.

Les lecteurs les plus perspicaces remarqueront que le design de Ralentir travaux a été quelque peu influencé par les templates proposés par Apple dans iBooks Author.

Quoi d’autre ?

Un tas de choses. Le problème quand on modifie un truc, c’est qu’on bute sur mille et une choses à adapter, modifier, transformer… Toujours est-il que j’en ai profité pour refaire le moteur de recherche (made in Google) qui buguait.
La page d’accueil a été refaite également : le menu en accordéon ne me plaisait que moyennement (il n’était pas toujours très agréable à utiliser). Et un flux RSS en PHP affiche maintenant les articles les plus récents (merci à l’auteur de cet article).

Je ne sais pas si vous l’aviez remarquée, mais une page consacrée aux manuels a été ajoutée. Elle fait le point sur les parutions sur iPad. Elle fait la somme des articles publiés sur ces manuels.

Dons
Dons

Enfin, un bandeau (que vous pouvez faire disparaître) invite le généreux visiteur que vous êtes à faire un don si vous souhaitez participer aux frais d’hébergement, d’achat du nom de domaine, etc.