Cela fait un mois que le Manuel de quatrième peut être téléchargé sur iTunes.
Pardon. Cela faisait un mois.
Je croyais qu’il avait, pour cela, dûment affronté le regard impitoyable et plein d’exigence des gens ayant la dure charge de trier ce qui peut figurer ou non sur le magasin en ligne d’Apple. J’avais, à cet effet, dû modifier (fort légitimement) quelques points (un titre manquant dans la table des matières ou quelque chose dans ce goût-là). Alors, je pus goûter au bonheur de voir le point vert suivi de «On 32 stores».
Aujourd’hui, je découvre un point rouge suivi de «Not on 32 stores».
Première raison
La raison en est que je dois modifier quelques points. Je dois, et c’est bien normal, corriger «Titre du livre» qui a la mauvaise idée d’apparaître en mode portrait dans la table des matières (mais pas en mode paysage ; c’est facétieux un iPad). Cela correspond à un «paramètre fictif» qui doit être remplacé par un texte réel comme «Manuel de quatrième» (puisque c’est le titre du livre). J’avais oublié de changer ça !
C’est la première raison pour laquelle Apple ôte mon livre de son magasin. Il est vrai que cet oubli est absolument insupportable. Je ne peux plus me regarder dans la glace. Je me hais, je me méprise.
Deuxième raison (à moins que ce ne soit la première)
Je dois aussi enlever toute mention de «libre» ou «gratuit» sur la couverture et dans le livre.
Là je comprends moins.
Si je peux plus ou moins concevoir qu’aucune mention du prix ne doit figurer sur la couverture (maintenant que cela m’arrive, j’ai remembrance d’une app ayant été retirée de l’App Store pour avoir contrevenu à cette règle), je ne vois vraiment pas pourquoi il me serait interdit de présenter mon manuel comme étant libre et gratuit (ce qu’il est, pas le format iPad bien sûr, mais son contenu accessible sur mon site). Malheureusement, le mail qu’on m’envoie est catégorique «Please remove all mentions of « libre » or « gratuit ».»
Bon, ça s’appelle de la censure.
Et que dire de l’amalgame «libre» et «gratuit», c’est donc synonyme pour Apple ?
Le fait est que mon livre est publié par des commerçants qui détestent que l’on parle de prix : «References Pricing : Prices must not be referenced in the EPUB».
C’est de l’humour californien ?
Post-Scriptum
Peut-on imaginer, un seul instant, comme on me le suggère sur Twitter, investir dans un support pour lequel Apple peut, à tout moment, vous priver de son contenu ? Peut-on espérer travailler avec un manuel agréé par Apple si, pour des raisons plus ou moins pertinentes, ce manuel peut disparaître ? Peut-on demander à un Conseil général d’investir massivement dans des contenus qui vous échappent ?
Post-post-scriptum
J’ai effectué les changements demandés. Je reçois, ce matin, un nouveau message.
Ça va s’arrêter quand ? Ils ne pouvaient pas me le dire la première fois ? Qu’est-ce que ce sera la prochaine fois ?
34 réponses sur « Le manuel de quatrième n’est plus sur le store d’Apple »
[…] on http://www.ralentirtravaux.com Share this:TwitterFacebookJ'aime ceci:J'aimeSoyez le premier à aimer […]
Les gros nazes… Il ne te reste plus qu’à t’évader de la prison… #JailBreaker
Plus sérieusement il est peut-être temps d’organiser la mise en ligne du manuel sur d’autres systèmes de diffusion. Il faut réfléchir à un moyen de t’aider pour que ce ne soit pas toi qui te tapes tout le boulot…
Ne te décourage pas en tous cas!
[…] site auteur 45.483629 -75.694007 J'aime ceci:J'aimeSoyez le premier à aimer ceci. […]
Depuis tout ce temps où j’entends parler de censure, retrait inacceptable et autres obligations ahurissantes imposées par Apple pour figurer dans son « store », je conseille, à chaque fois, et insiste donc aussi ici :
* faites passer le message (là c’est fait, 😉 )
* faites un courrier à la direction départementale de la protection des personnes (qui est le nom de l’antenne locale de la DGCCRF, protection du consommateur, répression des fraudes)
* si l’envie vous prend et que vous avez un ami avocat qui a envie de jouer : portez plainte pour abus de position dominante, atteinte à la liberté d’expression, etc. l’apple store étant la seule possibilité de rentrer sur cette plateforme, c’est un abus manifeste !
bon courage en tout cas !
et bravo pour votre travail !
Merci Friscote ! Cette histoire m’amène à reconsidérer les choses. Je vais vraiment m’intéresser de plus près à l’ePub 3.
@ Benjamin,
Merci pour les encouragements ! Je ne sais pas si j’irai jusque-là. Je ne le pense pas. Mais ça donne des idées… Merci encore.
Bonjour,
j’ai beau chercher je ne trouve ni les sources (au sens code source) ni la mention de la licence (elle n’est pas intégrée dans le livre, me semble-t-il) de votre. Il semble donc difficile de dire que votre livre est libre.
Pouvez vous m’indiquer où se trouvent ces informations ?
Merci
@ Gastlag
J’ai beau le crier sur tous les toits, mais ça ne change rien. Ce manuel – dont la licence se trouve à la dernière page – n’est que la version pour iPad de mon site (http://www.ralentirtravaux.com), lequel est en HTML 5. Il y a donc un accès au code. C’est en cela qu’il est libre (enfin plus ou moins. Il y a toujours un ayatollah du libre vous expliquant que la liberté c’est aussi le commerce). C’est le contenu qui l’est, pas cette version iPad qui de toute façon, en l’état actuel des choses, n’existe même plus.
Si vous vouleez je peux le poser sur le iTunes U du CRDP limousin dans quelques jours lorsqu’il sera ouvert. Je voudrais bien voir Apple me le faire enlever s’il est conforme au droits d’images et d’auteur.
j’ai montré votre travail à une IANTE français qui l’a trouvé excellent sans compter nombre de professeurs de français. Je ferai en sorte de vous soutenir dans votre action
Pierre
@ pmathieu
Merci pour votre proposition. Je vous répondrais volontiers oui, mais je me demande si, avant toute chose, je ne devrais pas tout reprendre et vérifier que tout est conforme aux différents contrats d’utilisation (iBooks Author, iTunes U, etc.). En principe, tout l’est, mais ce récent épisode vient de me prouver qu’on peut aisément se méprendre.
Les ayatollahs vous reprendront si vous vous trompez. En l’occurence, ça me semble être le cas. Il n’y a aucun lien entre libre et prix (vous pouvez vendre du libre).
Enfin, si vous dites que votre manuel est libre, cela signifie que je peux l’utiliser comme bon me semble, le modifier et le distribuer.
Est-ce le cas ?
Pour en revenir à votre histoire… venant de la part d’Apple, rien d’étonnant.
[…] la colère de cet auteur, et son amertume. Et puis lisez son expression retenue: c’est là — mais pensez à ce qu’il peut ressentir et, au-delà, aux limites pour l’usager […]
Et pourquoi ne pas « accepter » d’ôter la mention « Libre et Gratuit » et ajouter un co-auteur, qui s’appelerait:
Alburg TERITETI
ou
Abel TRITURGITE
ou
Teri BRUTATELIG ?
cf.
http://sites.univ-provence.fr/cgi-veronis/alcofribas?nom=libre+etgratuit&Generer=G%252525C3%252525A9n%252525C3%252525A9rer
qui pourrait devenir le co-auteur favori de certains formats de livres électroniques diffusés aussi sur l’appleustore.
😉
y’a Luigi T. BERRETTA aussi.
@ JS
Excellent ! Je m’en veux de ne pas y avoir pensé !
Dans le mot Apple Store, il y a «store», d’ou peut etre la réticence au livre ‘libre et gratuit’ que vous proposez… Je ne sais pas pour vous mais il est plutot rare de trouver des livres a prix libre dans les librairies du monde réel, cela va trop contre certains intérêts. Pour le libre, il y a suffisamment de plates formes de diffusions, a quoi bon passer par l’appstore???
@ simon
Pourquoi le store d’Apple ? Pour utiliser le manuel sur iPad, pour le diffuser plus largement aussi.
[…] Et ô stupeur ! Comment !? Celui-là a le droit d’afficher iPad sur sa couverture ? Et moi non […]
Bonjour,
Cela fait 4 ans que je propose des manuels de SVT libres & gratuits (troisième, seconde, quatrième)
Il est nécessaire d’en diversifier les voies d’accès.
Puisque vous disposez d’un pdf, il serait utile de la proposer sur calameo (site gratuit), et dans une bibliothèque comme ebook gratuits.com.
J’ai aussi publié un livret d’histoire des sciences sur l’itune store. Après une (longue) période de validation, aucun problème. C’est pourtant libre & gratuit. Mais pas dans le titre. Il est fort dommage de voir que le meilleur soft pour écrire des manuels (IBA) ne donne pas plus de visibilité sur leur devenir.
Il faut toutefois bien comprendre le fonctionnement de l’ITS:
– inutile de mettre « gratuit », vu que c’est indiqué sous le livre (dans mon cas R. Hooke et la micrographia)
– inutile de noter « pour ipad » vu que c’est aussi indiqué dans « configuration requise ».
Et vous avez raison !
Je veux bien vous croire. Je veux bien le comprendre même. D’ailleurs, j’ai fait tout ce qu’on m’a demandé. Une semaine après, j’attends toujours que mon manuel réintègre le store.
Remarquez qu’Apple ne s’applique pas ses propres règles .
@raynal
Bonjour! Où peut-on jeter un oeil à votre travail?
Cordialement
@ Lyclic
En cliquant sur son nom !
[…] La dématérialisation apporte beaucoup d’avantages, il est vrai, mais quand on regarde de plus près les aspects légaux, on se rend compte que c’est une très grande restriction de nos libertés à l’égard du produit et qu’il faut accepter de laisser à un tiers la gestion du support. Il faut peser le pour et le contre. La solution de facilité pour tout un chacun est d’ignorer ces aspects légaux, et de faire ce que l’on veut tant que la technique nous le permet. Doit-on pour autant renoncer à la dématérialisation sous ce prétexte ? Pas forcément. Il devrait pouvoir exister des modèles qui nous permettent de jouir de nos « contenus numériques » et de les donner sans pour autant léser le créateur du contenu, qui a le droit de protéger sa création. Je n’ai pas vraiment de solution à ce problème. Sans doute que les licences libres sont une piste, mais je pense que ce n’est pas si simple que ce que certains voudraient croire. Et le libre et le commercial ne font jamais bon ménage 4. […]
Pour réagir à quelques commentaires :
Friscote : « Les gros nazes… Il ne te reste plus qu’à t’évader de la prison… #JailBreaker »
@Friscote : Jailbreak-er un matériel n’est pas en sortir. C’est simplement rendre la serrure inopérante… Tant qu’on ne laisse personne venir la changer (ou que personne ne le fait de force).
@Benjamin : Tout à fait, j’approuve.
@gnujeremie : Exactement. En choisissant Apple en premier lieu, on ne devrait pas s’autoriser à se plaindre de cette façon. Après tout, si je vais vivre dans un pays totalitaire réprimant fortement (pour le moins) la liberté d’expression; Ça serait un comble que je râle pour m’en être fait sortir.
@JS : L’idée n’est pas bête en soi, mais je voudrais quand même rapeller qu’il s’agit d’une mesure permettant de contourner une limitation que l’auteur s’est (indirectement) imposé de lui-même. Encore un bel exemple de la si récurrente « capacité indéniable de l’Homme à créer, en voulant résoudre un problème, de toujours plus gros. »
En effet, non seulement cette « solution » ne résoud aucun problème de censure (il possible ET facile pour Apple de censurer tous ces noms là dès qu’ils en prendront connaissance; pour un motif « légitime » d’usurpation d’identitée ou autre) mais en plus elle contraint l’utilisateur qui souhaite trouver des matériels libres à effectuer une bonne dizaine de recherches consécutives.
simon : « Pour le libre, il y a suffisamment de plates formes de diffusions, a quoi bon passer par l’appstore??? »
@simon : « Exactement » (bis)
Yann : « […] pour le diffuser plus largement aussi. »
@Yann : la diffusion dépend aussi du support. Les technologies liberticides d’Apple sont suffisement répandues en l’état; je ne suis pas sûr qu’il faille les encourager. En outre, produire le livre au format (la)tex, ps, pdf, epub, etc. serait BIEN plus utile à sa diffusion que sa présence hypothétique sur une plateforme aussi restrictive.
Voilà. Donc au risque d’avoir un peu enfoncé une punaise au marteau piqueur à force de radotter, j’espère avoir fait passer le message que les technologies Apple sont liberticides, même si elles sont confortables.
[…] mots (les derniers, j’espère) donc sur toute cette histoire dont je me serais bien […]
.Une version pour Android aurais été bien aussi
[…] Apple m’avait déjà signifié que les mots «libre» et «gratuit» n’étaient pas les bienvenu… sur la couverture d’un livre exposé sur son store. Très bien. Faut-il que dorénavant il n’y […]
[…] Or Apple m’avait déjà signifié que les mots «libre» et «gratuit» n’étaient pas les bienvenu… sur la couverture d’un livre exposé sur son store. Très bien. Faut-il que dorénavant il n’y ait plus rien de libre ni de gratuit ? Que les incunables (vous savez ceux qui sont«antérieurs à 1500». Appréciez la tautologie) soient commercialisés ? bardés de DRM ? Savez-vous ce que cela signifie pour tous ces pays – je pense notamment à certains pays d’Afrique, du Maghreb – qui bénéficient gratuitement et librement de cette somme ? […]
Pour faire avancer les choses il suffirait de faire une liste des mots et des choses interdites dans un ibooks pour apple.
L’utilisation du mot iBooks est par exemple interdite.
» Les livres doivent se conformer à tous les termes et conditions décrites dans le guide pour l’utilisation de marques de commerce et droits d’auteur d’Apple et la liste des marques commerciales d’Apple. Les livres doivent pas:
Utiliser l’expression «iBook» pour décrire le livre. iBooks est la marque pour les logiciels de lecture de livres d’Apple, et iBooks Author est la marque pour son logiciel électronique de création de livre. Livres créées avec le logiciel iBooks Author d’Apple et / ou vendus sur l’iBookstore devrait être décrite comme un livre, ebook, livre électronique ou livre interactif, mais pas un « » iBook « .
Suggérer ou inférer que Apple est une source ou le fournisseur du manuel, ou qu’Apple approuve une représentation particulière quant à la qualité ou la fonctionnalité.
Apparaît très semblable à un produit Apple ou thème de la publicité.
Misspell noms de produits Apple dans leur titre (c.-à-GPS pour Iphone, iTunz).
Contenir les interfaces utilisateur qui imitent n’importe quelle interface iPod. »
autre chose il est interdit de placer un lien vers un produit amazon depuis un iBooks
Ceci n’a rien à voir avec apple mais nous avons en france un gros problème avec les règles.
Un site comme leboncoin pratique la même chose.
Rien n’est carré en france c’est un problème de culture. Si vous allez à Marseille par exemple aucune règle n’est respecté au niveau du code de la route, on peut prendre sans problème un sens interdit se garer sur un couloir de bus. Je ne dis pas que c’est bien ou pas bien mais nous avons une autre culture d’ou notre problème avec le monde anglo saxon en général qui lui est très carré. Le pire que j’ai vu c’est l’Australie, 5000 euros d’amendes pour un bar qui autorise un mineur seul à y rentrer.
Par contre je suis désolé mais il est impossible de faire un livre numérique interactif et multimedia avec autre chose qu’un mac. Amazon a annoncé le 31 juillet 2012 une alternative on attends toujours. Et l’usine à gaz Indesign (955 euros) n’a rien à voir avec iBooks author.
Pour finir je vais enfoncer le clou les tablettes samsung fonctionnent très mal en dehors de l’Europe, il est par exemple impossible d’acheter de nombreuses applications depuis les dom tom. Il est impossible pour un français d’acheter des livres numériques sur amazon.fr depuis la quasi totalité de la planète. Vous voulez des captures écrans de ce qui se passe depuis madagascar, zanzibar australie la malaisie Etc..
Jean – marc Bontemps
ILe de la Réunion
Difficile de comprendre l’éthique si il y en a une de la marque à la pomme, pour ma part sur Amazon grâce a kindle j’ai pu mettre en ligne mon e-book même si les prix sont gérer par la marque cela reste intéressant ! bonne continuation.
[…] que tu t’es amusée, en 2012, à retirer mon livre de ton store parce que j’avais mis « libre et gratuit » sur la couverture, on s’est franchement bien […]
[…] que tu t’es amusée, en 2012, à retirer mon livre de ton store parce que j’avais mis « libre et gratuit » sur la couverture, on s’est franchement bien […]
[…] que j’ai publié mon premier manuel scolaire chez Apple, j’ai développé une légère susceptibilité qui me rend hermétique aux mails vétilleux de la marque à la […]
[…] Toutefois, ce qui est bien avec Amazon, c’est qu’on peut signaler les erreurs. Du coup, j’en ai signalé près d’une vingtaine. Évidemment, ces erreurs se retrouvent chez le concurrent. Chez Apple par exemple. Cela me laisse perplexe d’ailleurs. Sachant à quel point ils sont excessivement vétilleux et zélés chez la pomme, je subodore que certains éditeurs bénéficient de passe-droits ou du moins d’une certaine clémence. En ce qui me concerne, Apple a retiré de son store un de mes bouquins pour des erreurs qui n’existaient pas. […]