On distingue l’interrogation totale et l’interrogation partielle.
L’interrogation totale porte sur l’ensemble du contenu de la phrase et appelle une réponse du type « oui » ou « non ». Elle équivaut alors à la reprise affirmative ou négative de la question posée :
Faut-il ramener du pain ?
Non, il ne faut pas ramener du pain.
L’interrogation partielle porte sur une partie de la phrase (sur un de ses constituants). Un des constituants de la phrase interrogative est présenté comme étant non connu ou non identifié et c’est donc sur ce constituant que porte la demande d’information formulée au moyen d’un terme interrogatif :
L’interrogation porte sur l’identité du sujet
Qui a utilisé ma voiture ?
Olivier l’a utilisée.
L’interrogation porte sur le repérage temporel du reste de la phrase
Quand part le train ?
Il part demain.
En plus de l’intonation ascendante (traduite à l’écrit par le point d’interrogation), le sujet est placé après le verbe. Cette inversion du sujet est surtout réservée à l’écrit. À l’oral, seule l’intonation permet de distinguer l’interrogation de l’affirmation).
Le sujet est simplement placé immédiatement après le verbe. Dans l’interrogation totale, cette inversion s’applique à des pronoms personnels sujets conjoints (je, tu, il etc.) ou au pronom démonstratif « ce » :
As-tu peur ?
Est-ce ta voiture ?
À la troisième personne, un « t » de liaison euphonique a été intercalé, à partir du XVIe siècle, entre la finale vocalique du verbe et le pronom « il (s) » ou « elle (s) », par analogie avec les formes verbales terminées par un « t » : fait-il, doit-il, finit-il ; parle-t-elle, aimera-t-il.
Quand le sujet est un GN ou un pronom autre que personnel ou démonstratif, il reste placé avant le verbe mais il est repris après le verbe par un pronom personnel sujet de troisième personne qui s’accorde avec lui :
Olivier tentera-t-il de s’évader ?
Cette erreur n’était-elle pas la pire qu’il pouvait commettre ?
Quelqu’un a-t-il une question à poser ?
Ce terme complexe considéré comme familier au XVIIe siècle est aujourd’hui très utilisé. Il présente le double avantage de fournir, dès le début de la phrase, une marque de l’interrogation et de permettre le maintien de l’ordre sujet-verbe, évitant ainsi le recours à l’inversion, pas toujours commode :
Est-ce que tu veux de l’eau ?
Son intonation diffère de celle de l’interrogation totale : la courbe intonative est descendante, après une attaque sur une note élevée qui met en valeur le terme interrogatif placé en tête de phrase.
Selon le constituant, l’interrogation partielle s’exprime à l’aide de pronoms, de déterminants ou d’adverbes interrogatifs, qui peuvent être associés à l’inversion du sujet ou renforcés par « est-ce que ».
Les pronoms interrogatifs « qui », « que », « quoi » et « lequel » sont placés en tête de phrase.
Dans ce cas, l’interrogation porte sur le sujet, l’attribut, sur l’objet ou sur un complément non circonstanciel :
- sur le sujet : Qui est venu ?
- sur l’attribut : Qui est cet homme ?
- sur le COD : Que voulez-vous ?
- sur un complément prépositionnel non circonstanciel (COI/COS/complément d’agent etc.) : À qui penses-tu ?, De quoi parles-tu ? (On remarque que le pronom est précédé d’une préposition. Le pronom « lequel » peut prendre des formes synthétiques « auquel », « duquel »)
Comme tout déterminant, « quel » s'emploie devant un nom :
Quelle heure est-il ?
Cependant, le déterminant « quel », employé seul, concurrence le pronom « qui » :
Qui est cet homme ? / Quel est cet homme ?
Les adverbes interrogatifs portent sur les circonstances de l’action : manière, lieu, cause et temps :
- Comment allez-vous ?
- Où allez-vous ?
- Pourquoi riez-vous ?
- Quand partez-vous ?
L’emploi de ces adverbes s’accompagne de l’inversion du sujet mais l’interrogation sur les circonstances peut être renforcée par « est-ce que » placé après l’adverbe interrogatif, ce qui permet d’éviter l’inversion du sujet :
- Quand est-ce que vous partez ?
- Pourquoi est-ce que vous riez ?
Elles font partie des complétives et sont appelées propositions subordonnées interrogatives indirectes.
Ces propositions dépendent toujours d’un verbe à sens interrogatif : se demander, savoir, ignorer, chercher…
Elles sont introduites :
- soit par la conjonction de subordination « si » : Il se demande si Marc viendra. On voit qu’il s’agit d’une interrogation totale, qu’il n’y a ni inversion du sujet ni possibilité d’utiliser « est-ce que ». En outre, l’interrogation indirecte n’admet pas le point d’interrogation que l’on trouve dans l’interrogation directe : Marc viendra-t-il ?.
- soit par des mots interrogatifs comme le déterminant « quel », les adverbes et les pronoms interrogatifs : Je me demande qui est venu, Je ne sais où aller.