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Les paroles rapportées

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Dans un récit, le narrateur rapporte les paroles de ses personnages.
Il peut le faire de deux façons : directement ou indirectement.

I - Les paroles rapportées directement

Les paroles sont rapportées comme elles ont été dites, sans transformations.

a) Rapporter une ou plusieurs phrases d'un personnage.

On peut rapporter une ou plusieurs phrases d’un personnage en indiquant qui parle, en mettant deux points et en ouvrant les guillemets, qui encadrent la parole du personnage :

Il disait à haute voix : « Ne fuyez pas, couardes et viles créatures, car c'est un seul chevalier qui vous attaque. »

La phrase indiquant qui parle (que j'appelle phrase introductive ; on dit généralement verbe introducteur ; il s'agit en général d'un verbe de parole) peut être placée où l’on veut :

Avant :
Il disait à haute voix : « Ne fuyez pas, couardes et viles créatures, car c'est un seul chevalier qui vous attaque. »

Après :
« Ne fuyez pas, couardes et viles créatures, car c'est un seul chevalier qui vous attaque. », disait-il à haute voix.

Pendant :
« Ne fuyez pas, couardes et viles créatures, disait-il à haute voix, car c'est un seul chevalier qui vous attaque. »

Dans ce dernier exemple, on dit que la phrase introductive est en incise, c'est-à-dire qu'elle coupe la phrase rapportée.
La phrase introductive indique qui parle (« il »), comment il parle (« à haute voix ») et parfois à qui (aux soi-disant géants).

b) Rapporter des phrases de plusieurs personnages.

C'est ce qu'on appelle le dialogue.
Quand plusieurs personnages parlent, on a donc un dialogue dont la construction obéit à quelques règles. En effet, on ouvre les guillemets lors de la première réplique et on les ferme à la dernière réplique.
À chaque changement de personnage, on va à la ligne, on met un alinéa et un tiret.
Enfin, on n’oublie pas d’indiquer qui parle à chaque fois en mettant une phrase introductive.

Exemple :

Il dit à son écuyer :
« La fortune conduit nos affaires mieux que nous n'eussions su désirer. Car voilà, ami Sancho Pança, où se découvrent trente ou quelque peu plus de démesurés géants, avec lesquels je pense avoir combat et leur ôter la vie à tous, et de leurs dépouilles nous commencerons à nous enrichir : car c'est ici une bonne guerre, et c'est faire grand service à Dieu d'ôter une si mauvaise semence de dessus la face de la terre.
- Quels géants ? dit Sancho.
- Ceux que tu vois là, répondit son maître, aux longs bras, et d'aucuns les ont quelquefois de deux lieues.
- Regardez, monsieur, répondit Sancho, que ceux qui paraissent là ne sont pas des géants, mais des moulins à vent et ce qui semble des bras sont les ailes, lesquelles, tournées par le vent, font mouvoir la pierre du moulin.
- Il paraît bien, répondit Don Quichotte, que tu n'es pas fort versé en ce qui est des aventures : ce sont des géants, et, si tu as peur, ôte-toi de là et te mets en oraison, tandis que je vais entrer avec eux en une furieuse et inégale bataille. »

II - Les paroles rapportées indirectement

Quand on rapporte des paroles indirectement, il y a transformation des paroles du personnage ; celles-ci ne sont plus rapportées telles qu'elles ont été prononcées par le personnage.

On fait alors une proposition subordonnée complétive.

Voici une phrase rapportée directement aisément identifiable aux guillemets :
Sancho dit : « Ce sont des moulins à vent, et non pas des géants, que vous allez attaquer ! »

La même rapportée indirectement :
Sancho dit que c'étaient des moulins à vent, et non pas des géants, qu'il allait attaquer.

a) La proposition subordonnée complétive

La proposition subordonnée complétive est introduite par une conjonction de subordination, en général « que » parfois « si ».

Exemple :
Elle dit qu’elle passe en troisième.

La proposition soulignée est dite complétive (car, on l'a dit, elle complète le verbe). Notez que d'autres l’appellent conjonctive, car elle commence par une conjonction de subordination.

Pour transformer des paroles rapportées directement en des paroles rapportées indirectement, on construit donc une proposition subordonnée complétive.
Il y a alors de nombreux changements à faire.

b) La transposition du discours direct au discours indirect

Elle dit : « Je passe en troisième ! » => Elle dit qu’elle passe en troisième.

Transposer, c’est ici faire une proposition subordonnée complétive (juste après le verbe introducteur), retirer la ponctuation (les deux points, les guillemets et surtout le point d’exclamation), changer les pronoms personnels (« je » devient « elle ») et parfois le temps des verbes (on appelle cela la concordance des temps) :

Il disait : « Tu viendras demain.» => Il disait qu’il viendrait le lendemain.

De manière générale, si le temps de la phrase principale est au passé, le verbe de la subordonnée va changer :
- s'il est au présent, il se conjugue à l'imparfait
- s'il est au passé composé, il se conjugue au plus-que-parfait
- s'il est au futur, il se conjugue au conditionnel

Exemple : Il a dit : « Je suis parti » / « Je pars » / « Je partirai ».
Il a dit qu'il était venu / qu'il partait / qu'il partirait

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