Moïse vit désormais dans le désert, quand Yahvé lui apparaît pour lui demander de retourner en Égypte, afin de libérer les Hébreux esclaves des Égyptiens depuis quatre cents ans. C’est l’épisode du buisson-ardent.
Ce passage de la Bible fait le récit d’un rapport de force entre les Égyptiens et les Hébreux, et plus précisément entre d’une part Pharaon et ses magiciens et d’autre part Moïse et Aaron, lesquels rapportent la parole ou la volonté de Yahvé. En ce sens, ces derniers sont des prophètes (ils parlent pour leur dieu, ils sont ses messagers).
Cet extrait montre la volonté de Yahvé de s’imposer à tous comme le dieu unique et puissant. Par les fléaux qu’il envoie, le dieu des Hébreux fait la démonstration de sa puissance.
En durcissant le cœur de Pharaon qui refuse alors de libérer les Hébreux, Yahvé redouble de cruauté, et la démonstration de sa puissance n’en est que plus éclatante.
Les dix plaies sont :
1. L’eau changée en sang
2. Les grenouilles
3. Les moustiques
4. Les taons
5. La mortalité du bétail
6. Les ulcères bourgeonnant en pustules
7. La grêle
8. Les sauterelles
9. Les ténèbres
10. La mort des premiers-nés
Il s'agit donc d'une démonstration de force qui permet à Yahvé d'affirmer sa puissance afin que l’on voie « [sa] force et qu’on publie [son] nom par toute la terre ». Pour que cette démonstration soit plus impressionnante encore, le dieu des Hébreux endurcit le cœur de Pharaon. C’est lui qui conduit l’Égypte et son dirigeant à sa perte.
Cela ressemble à l’acharnement divin de certains dieux de la mythologie grecque contre leur proie. Le dieu de l’ancien testament est un dieu terrible, qui peut faire penser à Poséidon poursuivant Ulysse de sa colère ou encore à Dionysos imposant progressivement son culte.
Le Prince d'Égypte insiste sur l'affrontement de deux frères ennemis (Ramsès et Moïse).
L'affrontement est d'autant plus violent que Ramsès éprouve de la rancune vis-à-vis de celui qui a toujours été à l'origine de ses problèmes mais qui a toujours été aussi un recours. Ils semblent pouvoir à nouveau s'entendre lorsque le fils de Ramsès ranime en Pharaon un orgueil immense. En un geste désespéré d'être enfin à la hauteur des espoirs de son propre père, Ramsès condamne sans le savoir son propre fils.
Cette condamnation est annoncée par la position du jeune fils de Ramsès (au centre de l'image, entre les deux ennemis) qui subira un sort assez proche de celui qu'a évité Moïse au début de l'histoire.
Dans Les dix commandements, Ramsès méprise le prophète et pense que les dieux ont été inventés « pour profiter de la frayeur des hommes ». Il n’écoute donc pas les conseils de Moïse.
Enfin, le film montre que la femme de Ramsès est à l’origine de l’endurcissement de Pharaon. Ce n’est ni Yahvé, ni l’orgueil blessé d’un homme que son père a méconnu, mais l’orgueil d’un souverain qui ne supporte pas l’image que lui renvoie son épouse :
« Que pensera le monde devant la vacance d’un trône ? […] Qu’est-ce qu’un pharaon qui se désintéresse de son successeur ? Si tu laisses partir les Hébreux, qui bâtira les villes de ton fils ? Tu as commandé à Moïse de faire des briques sans paille ; lui te dit aujourd’hui de bâtir des villes sans briques. Où est l’esclave et où est le pharaon ? »