Le participe passé s'accorde en genre (masculin ou féminin) et en nombre (singulier ou pluriel) quand il y a les deux auxiliaires (« ont été »). C'est en fait le verbe « être » employé au passé composé de la voix passive : « Toutes les tartes aux pommes ont été mangées ».
Le participe passé (« disparu ») employé avec « avoir » ne s'accorde pas avec le sujet (« Les tartes aux pommes ») : « Les tartes aux pommes ont disparu ».
Le participe passé employé avec « avoir » s’accorde avec le COD placé avant (« je les ai trouvées délicieuses »).
Le participe passé employé avec « être » s'accorde avec le sujet (« Ces tartes sont appréciées »)
Rappel des principales règles
Le participe passé employé avec « avoir » ne s'accorde pas avec le sujet.
Le participe passé employé avec « être » s'accorde en genre (masculin ou féminin) et en nombre (singulier ou pluriel) avec le sujet.
Le participe passé s'accorde quand il y a les deux auxiliaires (« avoir » et « être »). C'est en fait le verbe « être » employé au passé composé de la voix passive.
Le participe passé employé avec « avoir » s’accorde avec le COD placé avant le verbe. Bien sûr, il reste invariable s’il n’y a pas de COD ou si ce COD est placé après le verbe.
Le participe passé « allée » s'accorde en genre et en nombre avec le sujet « je » (on mettra un « e » si « je » est une fille). Le pronom personnel COD « les » (reprenant « les tableaux de Delacroix ») est placé devant le participe passé « vus ». Il y a donc accord du participe passé en genre et en nombre avec le COD.
Le participe passé « cueillies » s'accorde avec le pronom relatif « que » reprenant « les fleurs » (et non pas avec le sujet « ils »). Ici, il ne faut pas se poser la question « Qui a cueilli » mais « ils ont cueilli quoi ? ».
Le participe passé « mangés » s'accorde avec le COD (« que ») placé devant le verbe (« ai mangés »). Le pronom « que » reprend « Les spaghettis ».
Le participe passé « vu » ne s'accorde pas, ni avec le sujet « je » ni avec le COD « ce film » (qui se trouve après le verbe et qui est de toute façon singulier).
Le participe passé « achetés » s'accorde avec le pronom relatif « que » reprenant « les bonbons ». « j'ai acheté quoi ? ». La réponse est « les bonbons ». Le participe passé d'accord donc avec le COD placé avant le verbe.
Le participe passé « cueilli » ne s'accorde ni avec le sujet car il est précédé de l'auxiliaire « avoir ». De plus, le COD (« toutes les fleurs ») est après le verbe.
Le participe passé « échappés » s'accorde avec le sujet (« Les deux chiens »), car nous avons l'auxiliaire « être » (« étaient »). Le participe passé « rattrapés » s'accorde avec le pronom personnel « les » qui reprend « Les deux chiens » et qui se trouve devant le verbe (« a rattrapés »).
Le participe passé « vus » s'accorde avec le pronom personnel « le ». Il faut se poser la question « J'ai déjà vu qui ? », c'est-à-dire « J'ai déjà vu ces individus ». Donc on remarque que le COD est placé devant le verbe « ai vus », donc le participe passé s'accorde avec ce COD.
Le participe passé « apporté » précédé de l'auxiliaire « a » ne s'accorde pas avec le sujet « ta sœur ». De plus, s'il s'accorde avec le COD « que » (reprenant « Le livre »), celui-ci est masculin singulier.
Le participe passé « sue » s'accorde avec le sujet « Sa leçon » puisqu'il y a l'auxiliaire « était ».
« épousé » ne s'accorde pas avec le sujet, car il y a l'auxiliaire « a ». En revanche, « rencontrée » s'accorde avec le pronom relatif COD « que » reprenant « une fille ».
« appréciés » s'accorde avec le sujet « Ces petits-fours », car nous avons l'auxiliaire « être » (« furent »).
« assis » employé avec l'auxiliaire « être » a un sujet masculin singulier (Vincent). Le participe passé « cédé » a pour sujet le pronom relatif « qui », lequel est mis à la place de « la chaise ». Il n'y a donc nul accord à faire.
Le participe « parcourue » s'accorde avec le COD « Quelle distance » qui est placé en début de phrase (se poser la question « vous avez parcouru quoi ? »).
« intéressée » s'accorde avec le sujet « La dernière candidate » puisqu'il y a l'auxiliaire « été ».
4. Des difficultés à repérer le COD ?
Le participe passé s'accorde avec le COD antéposé, c'est-à-dire quand le COD est « posé » avant le verbe.
Ainsi, dans la phrase « La feuille que j'ai posée sur ton bureau vient de tomber », on pose généralement la question « Quoi ? » pour trouver ce COD et savoir s'il faut ou non accorder « posée ». On se demande donc « j'ai posé(e) quoi ? » et l'on voit que le COD est placé avant le verbe « ai posé(e) ». Alors on accorde « posée » en genre et en nombre avec « la feuille ».
Il existe une autre façon de procéder :
Quand on connaît l’objet de l’action au moment où on écrit le participe, on accorde.
Quand on ne sait pas, on n’accorde pas.
Prenons deux exemples.
1. « J'ai posé une feuille sur ton bureau. »
Quand on écrit « posé », on n'a pas encore écrit ce que « j’ai posé ». On ne sait donc pas encore ce que « j’ai posé ». Des documents ? Des papiers ? Une tasse ? Une souris ? Si on ne sait pas alors on n’accorde pas.
2. « La feuille que j'ai posée sur ton bureau... »
Quand on écrit « j’ai posée », on sait déjà que c'est une feuille « que j’ai posée », donc on accorde le participe passé au féminin et au singulier.
5. Entraînons-nous
Accordez ou non le participe en appliquant cette règle.
J'avais apporté des chocolats, mais je les ai tous mangé durant le trajet.
Ta femme a décidé de voir un film et veut que tu prennes les places de cinéma.
Les as-tu acheté ?
La recette qu'elle a inventé est délicieuse.
La dernière part, je l'ai savouré avec un plaisir infini.
Nous avons décidé de faire le tour du monde.
L'étagère qu'il a construit lui-même est en chêne.
« je les ai tous mangés ». On sait déjà ce qui est mangé, donc on accorde le participe passé.
« Ta femme a décidé ». On ne sait pas encore ce qui a été décidé, donc on n'accorde pas.
« Les as-tu achetées ». On sait ce qui a été acheté (les places de cinéma repris par le pronom « les »). Donc on accorde.
« La recette qu'elle a inventée ». On sait ce qu'elle a inventé, donc on accorde.
« La dernière part, je l'ai savourée ». On sait ce qui a été savouré, donc on accorde.
« Nous avons décidé ». On ne sait pas ce que « nous avons décidé », donc on n'accorde pas.
« L'étagère qu'il a construite ». On sait ce qu'il a construit, donc on accorde.
« Les fleurs qu'elle t'a offertes » On sait ce qu'elle a offert, donc on accorde.
« Dans quel magasin les a-t-elle trouvées ? » On sait ce qu'elle a trouvé (« les fleurs » repris par le pronom « les »), donc on accorde.
Le participe passé employé seul
Le participe passé peut s'employer seul, c'est-à-dire sans l'auxiliaire « être » ni « avoir » :
« Épuisée par tant de travail, sa fille s'endormit aussitôt. »
Dans ce cas, le participe passé joue le même rôle qu'un adjectif qualificatif et s'accorde en genre et en nombre avec le nom auquel il se rapporte. Dans notre exemple, « épuisée » (participe passé du verbe « épuiser ») s'accorde au féminin singulier puisqu'il qualifie le groupe nominal « sa fille ».
« venus » s'accorde avec le groupe nominal « les parents ».
« tondue » s'accorde avec le groupe nominal « l'herbe ».
« émerveillés » s'accorde avec le groupe nominal « les enfants ».
« déçue » s'accorde avec le pronom « elle ». « venus » s'accorde avec « visiteurs ».
« déposées » s'accorde avec le groupe nominal « les fleurs ».
« abandonnée » s'accorde avec le groupe nominal « la maison ».
Les deux participes passé « froissés et jetés » s'accordent avec le groupe nominal « les papiers ».
« guérie » s'accorde avec le groupe nominal « guérie ».
« calmée et rassurée » s'accordent avec le pronom démonstratif « celle-ci ».
Compliquons encore les choses
Maintenant que ces règles sont comprises et maîtrisées, allons plus loin.
Tout d'abord, voyons deux nouvelles règles. Ce sont des règles où le participe passé ne s'accorde pas.
Le participe passé précédé du pronom « en » ne s'accorde pas.
Le participe passé des verbes « laisser » et « faire », suivi d'un verbe à l'infinitif, ne s'accorde pas.
Exemples :
L'assiette qu'il a fait tomber est cassée.
Il les a laissé s'échapper !
Des livres, il en a lu des quantités prodigieuses !
Il faut donc acquérir ce nouveau réflexe : s'il faut accorder le participe passé avec le COD antéposé, il faut à présent retenir que le participe ne s'accorde pas quand il est précédé de « en » ou qu'il est suivi des verbes « laisser » et « faire ».
« cru » reste au masculin singulier (« j'avais cru quoi ? ». Que cette leçon était moins difficile. Le pronom « le » reprend toute une proposition et donc le participe passé reste invariable).
« imaginée » s'accorde avec le COD « l' » reprenant « la maison ».
« donné » reste invariable. Il est précédé du pronom « en » (certes COD : « on nous a tant donné des exercices »), mais le participe passé ne s'accorde jamais avec « en ».
« faits » s'accorde avec le pronom relatif « que » remplaçant « Les efforts » (« elle a fait quoi ? » = les efforts). « récompensés », précédé de l'auxiliaire « être », s'accorde avec les sujet « Les efforts ».
Le verbe « faire » reste invariable suivi d'un verbe à l'infinitif (« accompagner »).
Le verbe « laisser » reste invariable suivi d'un verbe à l'infinitif (« parler »).
« lue » s'accorde avec le pronom « que » (COD) reprenant « La lettre ».
Le participe passé des verbes pronominaux
Les verbes pronominaux sont une source d’erreur fréquente.
On aurait envie d’accorder le participe passé « téléphoné » avec le sujet « Les deux amis » puisqu'il est employé avec l'auxiliaire « être ». Malheureusement, il faut bien comprendre que nous n'avons pas ici le verbe « téléphoner », mais le verbe « se téléphoner », ce qui est tout à fait différent.
« se téléphoner » est un verbe pronominal, c'est-à-dire un verbe qui commence par le pronom « se ». Dès lors, il faut traduire la phrase ainsi : « Les deux amis ont téléphoné » (comme si, donc, nous avions l'auxiliaire « avoir »).
Il reste alors à se demander ce que l'on fait du pronom « se ». C'est de lui que tout va dépendre. C'est à cause de lui que l'on accorde ou que l'on accorde pas le participe passé.
Dans la première phrase, il faut se demander « Les deux amis ont téléphoné à qui ? ». La réponse est : « Les deux amis ont téléphoné à eux ». « à eux » (c'est-à-dire « se ») est COI. Donc on n'accorde pas le participe passé.
Dans la seconde phrase, il faut se demander « Les garçons ont battu qui ? ». La réponse est : « Les garçons ont battu eux ». « eux » étant COD, le participe passé s'accorde.
La règle est donc la suivante :
Lorsque le verbe est pronominal, le participe passé s'accorde avec le pronom personnel « se » si celui-ci est COD : « Les deux garçons se sont réconciliés » (Ils ont réconcilié qui ? = eux-mêmes). En revanche, le participe passé ne s'accorde pas si le pronom « se » est COI : « Ces rois qui se sont succédé sont des mérovingiens » (les rois ont succédé à eux-mêmes).
Le verbe « absenter » n'existe pas. Nous avons ici ce qu'on appelle un verbe essentiellement pronominal (c'est-à-dire qui n'existe qu'à la forme pronominal). Ces verbes s'accordent presque toujours. La phrase équivaut à « L'enseignante a absenté elle-même », donc le participe s'accorde, car « se » est COD.
C'est la même chose avec « s'est évanouie ».
Le participe « lavé » ne s'accorde pas. Le COD est « les mains », ce qui signifie que nous avons une phrase équivalant à « Nous avons lavé les mains à nous ». Donc le participe passé ne s'accorde pas avec le pronom « nous » (provenant du verbe « se laver »).
Le participe « enfuis » s'accorde, car il est précédé du pronom COD « se ».
Le participe passé d’un verbe pronominal reste invariable quand le pronom « se » est COI (Les gardiens ont parlé à eux-mêmes).
On permet quelque chose à quelqu’un, donc la phrase équivaut à « elle a permis à elle-même de prendre la parole ». « se » étant COI, le participe ne s'accorde pas.
Le pronom personnel « se » est aussi appelé pronom réfléchi (un peu comme quand on dit qu'un miroir réfléchit notre image. Il nous la renvoie).
Ainsi, dans « Il s'est lavé », le pronom « il » est le sujet du verbe « est lavé » et « se » est l'objet sur lequel porte l'action du verbe. En d'autres termes, on pourrait formuler les choses ainsi : « Il a lavé lui [ou il] ».
Dès lors, dès qu'on a un verbe pronominal (comme « se laver »), il faut transformer l'auxiliaire « être » et le remplacer par « avoir » : « Il s'est lavé » → « Il a lavé lui ».
11. Essayons avec ces verbes
Transformez ces phrases contenant un verbe pronominal (et donc l'auxiliaire « être ») en phrase avec l'auxiliaire « avoir » (même si la formulation peut paraître curieuse). Ensuite, trouvez le COD.
Les deux boxeurs se sont regardés dans les yeux.
Les soldats se sont crus en sécurité.
Les filles se sont promenées sur le bord du canal.
Les deux boxeurs ont regardé eux-mêmes dans les yeux. Ils ont regardé quoi ? « eux-mêmes » est donc le COD.
Les soldats ont cru eux en sécurité. Les soldats ont cru quoi en sécurité ? « eux » est donc le COD.
Les filles ont promené elles-mêmes sur le bord du canal. Les filles ont promené qui ? « elles-mêmes » est donc le COD.
Les vaincus ont rendu eux-mêmes. Les vaincus ont rendu qui ? « eux-mêmes » est donc le COD.
On remarque que, systématiquement, le participe passé s'accorde, car le pronom « se » est COD : « se sont regardés » (= ont regardé eux), « se sont crus » (= ont cru eux), « se sont promenées » (= ont promené elles), « se sont rendus » (= ont rendu eux).
12. Dernier exercice
Si le pronom « se » est COD, le participe passé s'accorde, si le pronom est COI, le participe passé ne s'accorde pas.
Trouvez les phrases correctement orthographiées.
L'entreprise s'est dégagé de toute responsabilité dans cette affaire.
La chemise qu'il s'est achetée est horrible.
Les deux hommes se longuement serré la main.
Les réseaux sociaux se sont fait l'écho de cette étrange affaire.
Elle s'est regardée dans le miroir.
Ils se sont dits tout ce qu'ils avaient à se dire.
Réponse fausse. « se » est COD. Il faut donc écrire « dégagée » (= l'entreprise a dégagé elle-même).
Réponse juste. « achetée » s'accorde avec son COD qui est « que » reprenant « La chemise ».
Réponse juste. « se » est COI, donc le participe passé « serré » ne s'accorde pas avec le pronom (ils ont serré la main à eux).
Réponse fausse. « se » est COD. Bien qu'il soit vraiment permis d'hésiter, il faut ici comprendre que les réseaux sociaux ont fait eux-mêmes l'écho de cette étrange affaire.
Réponse juste. « se » est COD. Elle a regardé elle-même dans le miroir.
Réponse fausse. « se » est COI. Ils ont dit à eux-mêmes (ils ont dit à qui ?). Or quand on pose la question « à qui ? », on a un COI.
Réponse fausse. « se » est COI. Ils ont rappelé à eux-mêmes.