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AUGUSTE.
Ah ! vous avez un poney ! J’aime beaucoup les poneys.
PIERRE.
C’est grand’mère qui me l’a donné.
AUGUSTE.
Tu sais donc monter à cheval ?
PIERRE.
Oui ; je monte au manège depuis deux ans.
AUGUSTE.
Je voudrais bien monter ton poney.
PIERRE.
Je ne te le conseille pas, si tu n’as pas appris à monter à cheval.
AUGUSTE.
Je n’ai pas appris, mais je monte tout aussi bien qu’un autre.
PIERRE.
As-tu jamais essayé ?
AUGUSTE.
Bien des fois. Qui est-ce qui ne sait pas monter à cheval ?
PIERRE.
Quand donc as-tu monté ? ton père n’a pas de chevaux de selle.
AUGUSTE.
Je n’ai pas monté de chevaux, mais j’ai monté des ânes : c’est la même chose.
Mémoires d’un âne de la comtesse de Ségur
Balayer - obéir - appeler - acheter - plier - vouloir
J’avais laissé passer Pierre et Henri devant ; arrivé près de ce fossé, je fis un bond vers le bord et une ruade qui lança Auguste au beau milieu de la bourbe. Je restai tranquillement à le voir patauger dans cette boue noire et infecte qui l’aveuglait.
Il voulut crier, mais l’eau sale lui entrait dans la bouche ; il en avait jusqu’aux oreilles, et il ne pouvait parvenir à retrouver le bord. Je riais intérieurement. « Médor, me dis-je, Médor, tu es vengé ! »
Mémoires d’un âne de la comtesse de Ségur