L’énumération
C’est l’enchaînement de plusieurs mots d’une même catégorie grammaticale (ici des groupes nominaux). On emploie également le terme d’accumulation pour désigner l’énumération.
[...] les chants joyeux, les chansons pieuses, les soupirs fervents des pénitents, les éclats de rire de la gaieté, les plaintes, les cris de joies, les acclamations d’allégresse, les plaisanteries, la prière, remplissaient les airs d’un concert merveilleux et étourdissant. (Les Elixirs du Diable de E.T.A. Hoffman)
La gradation
Quand l’énumération enchaîne des mots de telle façon que celui qui suit exprime une idée toujours un peu moins ou un peu plus que ce qui précède, on parle de gradation. Il y a donc une progression :
Rien n’était si beau, si leste, si brillant, si bien ordonné que les deux armées. Les trompettes, les fifres, les hautbois, les tambours, les canons, formaient une harmonie telle qu’il n’y en eut jamais en enfer. (Candide, Voltaire)
L’oxymore
Ce qui me cachait ne paraissait point posséder de contours nettement arrêtés, mais une sorte de transparence opaque, s'éclaircissant peu à peu. (« Le Horla », Guy de Maupassant)
On l’appelle également l’alliance de mots. L’oxymore allie deux mots de sens contraire. L’exemple le plus célèbre est l’obscure clarté qui tombe des étoiles. Comment, autrement que par un oxymore, dire ce qui semble à la fois lumineux et obscur lors d’une nuit étoilée ?
L’euphémisme
Ce procédé consiste à dire les choses d’une façon que tout ce qui est désagréable, triste, choquant sera atténué :
Elle a vécu, Myrto, la jeune Tarentine ! (« La jeune Tarentine » d'André Chénier)
Elle a vécu signifie Elle est morte. On voit que l’euphémisme a recours à la périphrase pour atténuer l’idée de mort.
La litote
Ce procédé consiste à dire moins pour suggérer plus :
Colin devait le jour à un brave laboureur des environs, qui cultivait la terre avec quatre mulets, et qui, après avoir payé la taille, le taillon, les aides et gabelles, le sou pour livre, la capitation et les vingtièmes, ne se trouvait pas puissamment riche au bout de l'année. (Jeannot et Colin de Voltaire)
Quand Voltaire écrit que le laboureur n’était pas « puissamment riche » à la fin de l’année après avoir payé les impôts, il faut comprendre qu’il était pauvre. Ici, la litote est un trait d’humour, d’ironie même.
On l’utilise parfois dans le langage courant. En effet, pour dire qu’un plat est excellent, on dira, par exemple, « Pas mauvais ce rôti ! ».
Plusieurs livres m'ont été particulièrement précieux pour l'élaboration des séances consacrées aux figures de style (👇 Voir ci-dessous dans la rubrique À voir également). Ce sont