La tragédie
La tragédie selon Nicolas Boileau en 10 points
- La tragédie peint la passion. « Les héros amoureux » en sont le sujet.
- Les héros de la tragédie appartiennent à l'Antiquité (grecque ou romaine).
- Il faut que le personnage soit lui-même du début à la fin de la pièce.
- Les héros ont « quelques faiblesses », des « petits défauts ». On reconnaît ainsi « la nature humaine » de ces grands personnages.
- La tragédie suscite la terreur et la pitié. C’est un divertissement qui peut arracher des larmes. L'objectif est de plaire, d'émouvoir.
- La tragédie doit aller à l'essentiel (« Le sujet n'est jamais assez tôt expliqué »).
- Il convient de respecter la règle des trois unités (une seule action, un seul lieu et un seul jour).
- La tragédie doit respecter la règle de bienséance (ne pas heurter le goût et la sensibilité du spectateur).
- Il convient d’exposer par un récit ce qu'on ne peut pas montrer sur la scène.
- Il doit y avoir une progression dans le développement des péripéties (« le trouble toujours croissant de scène en scène ») devant aboutit à un dénouement qui « se débrouille sans peine ».
La tragédie selon Jean Anouilh (Antigone)
« C’est reposant, la tragédie, parce qu’on sait qu’il n’y a plus d’espoir, le sale espoir ; qu’on est pris, qu’on est enfin pris comme un rat, avec tout le ciel sur son dos, et qu’on n’a plus qu’à crier, — pas à gémir, non, pas à se plaindre, — à gueuler à pleine voix ce qu’on avait à dire, qu’on n’avait jamais dit et qu’on ne savait peut-être même pas encore. »
La tragédie dans l’Encyclopédie Universalis
« La tragédie est le premier genre littéraire qui présente l’homme en situation d’agir, qui le place au carrefour d’une décision engageant son destin. Mais ce n’est pas pour souligner dans la personne du héros les aspects d’agent, autonome et responsable. C’est pour le peindre comme un être détourant, contradictoire et incompréhensible : agent mais aussi bien agi, coupable et pourtant innocent, lucide et en même temps qu’aveugle. »
Jean-Pierre Vernant