Filles de Zeus et de Mnémosyne, la déesse de la mémoire, les Muses savent tout et voient tout : le passé, le présent mais aussi le futur. Elles possèdent un trésor immense de connaissances : la musique, la danse, l’histoire, l’astronomie, etc.
Ces neuf déesses vivent sur les hauteurs de la Grèce, le mont Parnasse ou le mont Hélicon.
Le mont Parnasse était consacré à la fois au dieu Apollon et aux neuf Muses. Le mont Hélicon abritait un sanctuaire, le Muséion (mouseîon) qui a donné notre actuel mot musée (après un passage chez les romains : museum). Littéralement, le musée (1) est le lieu consacré aux Muses.
L’art des Muses est la musique (du latin musica, mot venant du grec mousikê).
Le nombre des Muses varie selon les époques, mais on l’estime généralement à neuf : Clio, Calliope, Melpomène, Thalie, Euterpe, Terpsichore, Érato, Polymnie et Uranie (voir le diaporama représentant les neuf muses).
Chaque Muse symbolisait les arts libéraux, c’est-à-dire les matières étudiées à l’école de l’Antiquité au Moyen Âge. On distinguait deux grandes parties. L’une concernait le « pouvoir de la langue » et se divisait en grammaire, dialectique et rhétorique. L’autre se rapportait au « pouvoir des nombres » et se composait de l’arithmétique, la musique, la géométrie et l’astronomie.
Nom | Art | Attribut |
---|---|---|
Calliope | éloquence, poésie épique | couronne d'or, livre, tablette et stylet... |
Clio | histoire | couronne de laurier, livre ou rouleau, tablette et stylet, trompette |
Érato | élégie, poésie amoureuse | couronne de myrte et de rose, tambourin, lyre, trompette |
Euterpe | musique | flûte simple ou double et un autre instrument de musique (trompette) |
Melpomène | tragédie | masque tragique, sceptre |
Polymnie | rhétorique | couronne de fleurs ou de perles |
Terpsichore | danse | guirlande, instrument de musique à cordes (viole ou lyre) |
Thalie | comédie | couronne de lierre, masque, viole |
Uranie | astronomie | compas, couronne d'étoiles, globe |
Les Muses inspirent les poètes : elles soufflent en eux la connaissance, les pensées. Quand le poète Homère chante l’histoire des héros de L’Iliade ou de L’Odyssée, il rapporte ce qu’il entend directement de la voix des Muses. Le poète est donc l’interprète des dieux :
« Chante, Muse, la colère d’Achille » (L’Iliade)
Le sens de «personne inspiratrice de la poésie» apparaît au XVIe siècle, celui de « inspiration » au XVIIe siècle. Sans la Muse, point d'inspiration :
« Parfois il est distrait, ses Muses sont absentes ; Puis, tout à coup, il dit des choses ravissantes ! » écrit Edmond Rostand dans Cyrano.
Notes :
1 - En France, à la fin du XVIIIe, le mot musée a eu des difficultés à l’emporter sur muséum. C’est pourquoi on trouve encore les deux (on dit Le musée du Louvre mais le muséum national d’Histoire naturelle).