Le mot « conte » vient du latin « computare » qui a donné à la fois « compter » et « conter ». Le lien entre ces deux mots peut être rappelé par le mot « comptine ».
Le conte est un récit court (contrairement au roman).
Il y a le conte merveilleux ; il existe aussi le conte réaliste, qui se fonde sur la réalité. À la différence du conte merveilleux, il est ancré dans le réel. Il n'y a aucun merveilleux (ni objets magiques ni sorcières). Il est centré sur un fragment de vie (cf. « La parure ») ou une anecdote (« Le crime au père Boniface »). Les histoires sont presque toujours tirées de la vie quotidienne la plus banale et les personnages (malgré quelques exceptions) nous ressemblent et n'ont donc rien d'exceptionnel ou d'anormal.
Le conte réaliste suit les étapes du schéma narratif avec un début (situation initiale) et une fin (situation finale) qui est souvent une chute, c'est-à-dire une fin qui provoque la surprise (voir encore « La parure »). La brièveté du conte donne toute son intensité à l'histoire. Les autres étapes du schéma narratif sont l'élément perturbateur, les péripéties et l'élément de résolution.
Le conte réaliste met en scène peu de personnages (comme dans « Une vendetta » ou « Le gueux »), mais fortement caractérisés (le narrateur précise la psychologie du personnage et ses émotions). Ils sont issus des classes moyennes ou populaires (paysans, employés de bureau, bourgeois...). Sont décrits les villes, la campagne, les fermes, les boutiques de commerçants, les maisons... Sont abordés les thèmes du travail, de l'argent, de la souffrance, de la vengeance...
Les contes de Maupassant sont d'abord publiés dans la presse. Leur forme brève leur permet de paraître en une seule fois dans un journal.
Les contes de Maupassant sont pessimistes. L'auteur nous montre une réalité dure (le sacrifice inutile des Loisel), parfois méchante (la méchanceté des enfants envers Simon ou des paysans envers le gueux) et souvent cruelle (la vengeance de la mère qui dresse un chien à tuer).
Maupassant se montre d'une ironie mordante notamment dans « Le gueux » (voir la dernière phrase : « Mais, quand on vint pour l'interroger, au petit matin, on le trouva mort, sur le sol. Quelle surprise !"). On trouve cependant quelques personnages sympathiques (le facteur Boniface) ou généreux (Philippe dans « Le papa de Simon »).
La nouvelle et le roman réalistes s'ancrent dans l'histoire et dans un contexte politique et culturel. Un écrivain réaliste est un observateur très pointu des faits de société, des conditions sociales de son époque. Il s'appuie sur ses propres connaissances du monde qu'il veut décrire ; il se nourrit d'observations précises (en prenant des notes) ; il se documente et s'informe et peut même avoir un secrétaire.
Si les lieux sont importants dans les récits réalistes, c'est qu'on pense au XIXe siècle que l'environnement influe sur le comportement des êtres humains. Ainsi, les décors de l'action romanesque sont soigneusement décrits parce qu'ils permettent de comprendre les personnages et leur caractère.
Le réalisme s'inspire d'une réalité que le lecteur connaît et qu'il retrouve dans les romans qu'il lit. En somme, le roman tend un miroir au lecteur et l'invite à réfléchir aux problèmes de son temps.
Avec le réalisme, il n'y a pas de grands sujets : la littérature peut s'emparer de tous les sujets. Tout peut être décrit et raconté dans un roman. Il n'y a pas de bon ou de mauvais sujet. Le réalisme s'oppose à l'esthétique classique qui considérait que le bon (la morale) vient du beau. Or pour les écrivains réalistes, l'art ne doit pas seulement se contenter de décrire ce qui est beau, mais il doit s'intéresser à tous les aspects de l'existence.
Le réalisme s'étend à la peinture.
Un enterrement à Ornans est un tableau peint par Gustave Courbet et qui a fait l'objet de vives polémiques : on a reproché au tableau sa vulgarité et de représenter la laideur.