Caïn après le meurtre d'Abel
Source : Wikipédia
Adam et Ève ont été chassés du jardin d’Eden. Ils ont des enfants. Caïn tout d’abord, qui est donc leur fils aîné, puis Abel.
Abel devint pasteur de brebis, et Caïn était laboureur.
Au bout de quelque temps, Caïn offrit des produits de la terre en offrande à Yahvé.
Abel, de son côté, offrit des premiers-nés de son troupeau et de leur graisse.
Yahvé regarda Abel et son offrande, mais il ne regarda pas Caïn et son offrande.
Caïn en fut très irrité et son visage fut abattu.
Yahvé dit à Caïn : « Pourquoi es-tu irrité, et pourquoi ton visage est-il abattu ? Si tu fais bien, ne seras-tu pas récompensé ? Et si tu ne fais pas bien, le péché n’est-il pas à ta porte ? »
Caïn dit à Abel, son frère : « Allons aux champs. » Et, comme ils étaient dans les champs, Caïn se jeta sur Abel, son frère, et le tua.
Et Yahvé dit à Caïn : « Où est Abel, ton frère ? » Il répondit : « Je ne sais pas. Suis-je le gardien de mon frère ? »
Yahvé dit : « Qu’as-tu fait ? La voix du sang de ton frère crie de la terre jusqu’à moi.
Maintenant tu es maudit de la terre, qui a ouvert sa bouche pour recevoir de ta main le sang de ton frère.
Quand tu cultiveras la terre, elle ne donnera plus ses fruits ; tu seras errant et fugitif sur la terre. »
Caïn dit à Yahvé : « Ma peine est trop grande pour que je la puisse supporter.
Voici que vous me chassez aujourd’hui de cette terre, et je serai caché loin de votre face ; je serai errant et fugitif sur la terre, et quiconque me trouvera me tuera. »
Yahvé lui dit : « Eh bien, si quelqu’un tue Caïn, Caïn sera vengé sept fois. » Et Yahvé mit un signe sur Caïn, afin que quiconque le rencontrerait ne le tuât pas.
D’après la traduction du chanoine Crampon (1923)
1 - Qu’est-ce qu’une offrande ? Trouvez dans le texte un mot de la même famille.
2 - Quelles sont les offrandes d’Abel et Caïn ?
3 - Pourquoi Yahvé n’accepte-t-il pas l’offrande de Caïn ?
4 - Pour quelle raison Caïn tue-t-il Abel ?
5 - Comment Yahvé sait-il que Caïn a tué son frère ? Que répond alors Caïn ?
6 - Quel est le châtiment de Caïn ? Y avait-il pire châtiment ?
7 - Pourquoi à votre avis (pensez au métier qui est le sien) ?
8 - Que craint Caïn ? A-t-il vraiment raison de craindre quoi que ce soit ?
Dans La Légende des siècles, Victor Hugo a écrit un poème sur Caïn intitulé « La conscience ». Le premier meurtrier de l’humanité ne peut échapper à un œil « au fond des cieux ».
« Arrêtons-nous, dit-il, car cet asile est sûr.
Restons-y. Nous avons du monde atteint les bornes. »
Et, comme il s’asseyait, il vit dans les cieux mornes
L’œil à la même place au fond de l’horizon.
Alors il tressaillit en proie au noir frisson.
« Cachez-moi ! » cria-t-il ; et, le doigt sur la bouche,
Tous ses fils regardaient trembler l’aïeul farouche.
Caïn dit à Jabel, père de ceux qui vont
Sous des tentes de poil dans le désert profond :
« Étends de ce côté la toile de la tente. »
Et l’on développa la muraille flottante ;
Et, quand on l’eut fixée avec des poids de plomb,
« Vous ne voyez plus rien ? » dit Tsilla, l’enfant blond,
La fille de ses fils, douce comme l’aurore ;
Et Caïn répondit : « Je vois cet œil encore ! »
Jubal, père de ceux qui passent dans les bourgs
Soufflant dans des clairons et frappant des tambours,
Cria : « Je saurai bien construire une barrière. »
Il fit un mur de bronze et mit Caïn derrière.
Et Caïn dit : « Cet œil me regarde toujours ! »
Hénoch dit : « Il faut faire une enceinte de tours
Si terrible, que rien ne puisse approcher d’elle.
Bâtissons une ville avec sa citadelle,
Bâtissons une ville, et nous la fermerons. »
Alors Tubalcaïn, père des forgerons,
Construisit une ville énorme et surhumaine.
[...]
On mit l’aïeul au centre en une tour de pierre ;
Et lui restait lugubre et hagard. « Ô mon père !
L’œil a-t-il disparu ? » dit en tremblant Tsilla.
Et Caïn répondit : « Non, il est toujours là. »
Alors il dit : « Je veux habiter sous la terre
Comme dans son sépulcre un homme solitaire ;
Rien ne me verra plus, je ne verrai plus rien. »
On fit donc une fosse, et Caïn dit : « C’est bien ! »
Puis il descendit seul sous cette voûte sombre ;
Quand il se fut assis sur sa chaise dans l’ombre
Et qu’on eut sur son front fermé le souterrain,
L’œil était dans la tombe et regardait Caïn.
Caïn fuyant avec sa famille par Fernand Cormon
Source : Wikipédia