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Verlan (« Le Corbeau et le Renard »)

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Le Corbeau et le Renard

Soulignez tous les mots de deux syllabes.

Maître Corbeau, sur un arbre perché,
Tenait en son bec un fromage.
Maître Renard, par l'odeur alléché,
Lui tint à peu près ce langage :
« Et bonjour, Monsieur du Corbeau.
Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau !
Sans mentir, si votre ramage
Se rapporte à votre plumage,
Vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois »
A ces mots le Corbeau ne se sent pas de joie :
Et pour montrer sa belle voix,
Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie.
Le Renard s'en saisit, et dit : « Mon bon Monsieur,
Apprenez que tout flatteur
Vit aux dépens de celui qui l'écoute.
Cette leçon vaut bien un fromage sans doute. »
Le Corbeau honteux et confus
Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus.

Réécrivez la fable « Le Corbeau et le Renard » en verlan.

Le Beaucor et le Narreu

Maître Beaucor, sur un arbre chéper,
Naitteu en son quebé un magefro.
Maître Narreu, par la deuro alléché,
Lui tint à peu près ce gagelan :
« Et jourbon, Sieumon du Beaucor,
Que vous êtes lijo ! que vous me blessen beau !
Sans tirmen, si votre magera
Se portra à votre mageplu,
Vous êtes le Nixphé des hôtes de ces wab »
A ces mots le Beaucor ne se sent pas de joie :
Et pour trémon sa belle voix,
Il ouvre un large quebé, laisse béton sa proie.
Le Narreu s'en zissai, et dit : « Mon bon Sieurmon,
Apprenez que tout teurfla
Vit aux pendé de luiceu qui le couté.
Cette çonleu vaut bien un magefro sans doute. »
Le Beaucor teuhon et fucon
Raju, mais un peu tard, qu'on ne l'y draipren plus.

Conclusion

Le verlan consiste à inverser les syllabes des mots qui en comptent deux. Ce sont donc les dissyllabes qui changent. Les mots d'une seule syllabe (les monosyllabes) ou de trois syllabes (les trisyllabes) ne changent pas, en principe.
Cependant, il est possible de jouer avec les monosyllabes et de transformer les mots « bec » ou « bois » : « bec » (« be-c ») devient « quebé », « bois » (« b-ois ») devient « wab ». Ce ne sont plus forcément les syllabes que l'on intervertit, mais les lettres.

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