Ces entretiens (on dit aujourd’hui plus volontiers une interview) ont paru dans Dits et Écrits I (1954-1975). Ils ont eu lieu lors d’une émission appelée Radioscopie animée par Jacques Chancel.
Dans cet entretien, Michel Foucault développe principalement quatre idées :
En effet, selon Michel Foucault, l’enseignant exerce un pouvoir sur ses élèves. En effet, l’enseignant est celui qui dit : « Voici ce que vous devez savoir, mais vous ne le savez pas ». C’est la culpabilisation. Il dit ensuite : « Vous devez savoir ces choses, je vais vous les apprendre ». C’est l’obligation. Enfin, l’enseignant va vérifier que ces choses ont été apprises. C’est la vérification.
Ainsi, le pouvoir de l’enseignant est fondé sur ces trois étapes que sont la culpabilisation, l’obligation et la vérification.
Pourtant l’enseignement, le savoir devraient être liés au plaisir. Apprendre devrait être agréable : « Je dirais que [...] le savoir est tout de même profondément lié au plaisir, qu’il y a certainement une façon d’érotiser le savoir, de rendre le savoir hautement agréable ».
Or, selon Michel Foucault, la société restreint l’accès au savoir, car si les gens se bousculaient aux portes des écoles pour avoir le plaisir d’apprendre, ce serait un « désastre social ». Les gens ne travailleraient plus, ne produiraient plus, la société serait paralysée.
Enfin, s’interrogeant sur la responsabilité des parents, Michel Foucault estime qu’ils participent par la pression qu’ils exercent sur leur enfant à rendre à le savoir peu attrayant. C’est leur propre angoisse qui crée celle de l’enfant.
Ainsi, le savoir ne procure pas le plaisir qu’il devrait procurer. Il n’est pas érotique. Cependant, au Collège de France, et par opposition aux autres lieux d’enseignement, Michel Foucault a le sentiment de délivrer un enseignement qui ne subit pas les contraintes qui font que le savoir n’est pas un plaisir, un enseignement débarrassé des rapports de pouvoir. Pour toutes ces raisons, Michel Foucault est un minimum d'enseignant.