1. « Elles vécurent ensemble tous les jours de leur existence» est la formule qui ouvre cet extrait. Habituellement, elle clôt les contes de fées (« Ils vécurent heureux et eurent… »). Cette formule n’annonce pas un grand bonheur à venir, mais une vie de malheur comme le montrent les termes « triste », « accablée », « morne », « brisée », « souffrante », « un mal inconnu », « rongeait ».
2. Le point de vue zéro est utilisé. On a en effet un narrateur omniscient connaissant «tous les jours» de l’existence de ses personnages. Il sait que l’un des personnages va mourir et n’a pas dit un mot en 24 heures. Il commente l’histoire en qualifiant de «sublime» le sacrifice du protagoniste.
Cependant, il fait mine de ne pas savoir ce qui se passe derrière les apparences : « Marguerite sembla toujours triste », elle « semblait atteinte d’un mal inconnu ». Le but est évidemment de ménager le suspense nécessaire au déroulement du conte. On alors le sentiment d’avoir un point de vue externe, si bien que l’on peut accepter les deux réponses.
3. « Maintenant elle allait mourir la première. » indique très clairement le sort qui attend la cadette.
4. La confession est une déclaration, un aveu que l’on fait. On avoue alors ses péchés (avant de mourir par exemple). La mourante s’apprête à parler. Le prêtre l’y invite : « ayez du courage, voici le moment venu, parlez », et Marguerite invite sa sœur à l’écouter : « laisse-moi dire tout ». Elle semble devoir dire quelque chose de terrible (« comme si des paroles terribles lui fussent montées du cœur »).
5. On l’a dit, Marguerite semble avoir quelque péché sur la conscience (ce que suggère le narrateur : « comme si des paroles terribles lui fussent montées du cœur »), et le dernier mot est « Henry ». A-t-elle quelque chose à révéler sur sa mort ?
6. L’écriture réaliste met en scène des personnages et des faits qui appartiennent à la réalité quotidienne, ce qui est le cas avec cette mort imminente.
7. a - On trouve le verbe « se mit » au passé simple, et le verbe « sortaient » à l’imparfait de l’indicatif.
je me mis
tu te mis
il se mit
nous nous mîmes
vous vous mîtes
ils se mirent
je sortais
tu sortais
il sortait
nous sortions
vous sortiez
ils sortaient
b - Le passé simple est le temps du premier plan (ce sont les événements importants), l’imparfait est le temps de l’arrière-plan (ce sont les événements d’importance moindre).
8. Les lignes 1 à 7 sont un sommaire. C’est un long moment qui est résumé en quelques lignes à peine, alors qu’il serait plus long dans la réalité. La première phrase indique très clairement qu’il s’agit là d’un sommaire.
9. Toute la suite du texte est une scène, c’est-à-dire un événement raconté à la même vitesse que dans la réalité. C’est ici un dialogue. Le rythme est alors beaucoup plus lent, et provoque un effet de suspense. On suit l’agonie de la protagoniste en nous demandant quelle peut bien être la nature des révélations qu’elle a à faire et qui semble la torturer tant.