Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ?
Ces doux êtres pensifs que la fièvre maigrit ?
Ces filles de huit ans qu'on voit cheminer seules ?
Ils s'en vont travailler quinze heures sous des meules ;
Ils vont, de l'aube au soir, faire éternellement
Dans la même prison le même mouvement.
Accroupis sous les dents d'une machine sombre,
Monstre hideux qui mâche on ne sait quoi dans l'ombre,
Innocents dans un bagne, anges dans un enfer,
Ils travaillent. Tout est d'airain, tout est de fer.
Jamais on ne s'arrête et jamais on ne joue.
Aussi quelle pâleur ! la cendre est sur leur joue.
Il fait à peine jour, ils sont déjà bien las.
Ils ne comprennent rien à leur destin, hélas !
Ils semblent dire à Dieu : « Petits comme nous sommes,
Notre père, voyez ce que nous font les hommes ! »
Victor Hugo, Les Contemplations, Livre III
1. Quel type de phrase est utilisé dans les trois premiers vers ? (0,5 point)
2. Aux vers 2 et 3, quelle figure de style consiste à répéter un même mot à la même place ? (1 point)
3. Quel vers apporte la réponse à ces questions ? (0,5 point)
4. Pourquoi Victor Hugo apporte-t-il cette réponse à ce moment seulement ? (1 point)
5. Relevez un rejet répétant cette réponse. Expliquez ce qu’est un rejet. (2 points)
6. Recopiez le vers 9. Placez la césure, et dites combien ce vers contient de syllabes. Comment l’appelle-t-on ? (3 points)
7. Toujours dans le vers 9, relevez une assonance ; relevez une opposition, et expliquez sa signification. (3 points)
8. Comment sont disposés les rimes ? Justifiez votre réponse. (2 points)
9. Aux vers 11 et 12, « joue » rime avec « joue ». Quelle est la qualité de la rime ? Expliquez l’homophonie de la rime. (2 points)
10. Citez trois phrases négatives soulignant que la vie de ces enfants est horrible. (1 point)
11 Relevez les passages décrivant les enfants. Quel effet cela produit-il sur le lecteur ? (2 points)
12. Qu’est-ce que l’auteur dénonce dans ce poème ? Pourquoi ? (2 points)