RT Actu Blog Manuels Liens

Etude de la versification (suite)

Vous êtes ici : > Cours > Étude de la versification (Quatrième/Troisième) > Étude de la versification (suite)

V - L’enjambement

Une phrase commencée dans un vers peut se prolonger dans le suivant. C’est ce qu’on appelle l’enjambement :

Un pauvre Bûcheron tout couvert de ramée,
Sous le faix du fagot aussi bien que des ans
Gémissant et courbé marchait à pas pesants,
Et tâchait de gagner sa chaumine enfumée.

Dans cet exemple, la phrase commencée dans le premier vers se poursuit dans le second, puis le troisième pour enfin s’achever dans le quatrième. On a donc une succession d’enjambements.

VI - Le rejet et le contre-rejet

1. Le rejet

On appelle le rejet un mot ou un groupe de mots brefs placé au début d’un vers et qui appartient à la phrase commencée au vers précédent :

Le Loup, par ce discours flatté,
S’approcha. Mais sa vanité lui
Lui coûta quatre dents : le Cheval lui desserre
Un coup ; et haut le pied. Voilà mon loup par terre

Deux rejets ont été soulignés. « s’approcha » appartient bien à la phrase commencée au vers précédent (le sujet du verbe « Le Loup » se trouve dans le vers précédent) ; de même, le groupe nominal « Un coup » est complément du verbe « desserre » placé précédemment.

Le rejet met en valeur un mot ou un groupe de mots en les plaçant ainsi en début de vers.

2. Le contre-rejet

Le contre-rejet est l’inverse du rejet.
Au lieu que le rejet est situé en début de vers, le contre-rejet est un mot ou groupe de mots brefs placé en fin de vers. Le contre-rejet est évidemment lié, par la construction de la phrase, au vers qui suit :

Après quelques moments, l’appétit vint : l’Oiseau,
S’approchant du bord, vit sur l’eau

[...]

Par sa position, le contre-rejet, comme le rejet, met en relief le mot placé à la fin ou au début du vers.

VII - Le jeu sur les sonorités

1. Les rimes

Pour ce qui est des rimes, je vous renvoie au cours sur la qualité des rimes afin de savoir si elles sont riches, suffisantes ou pauvres.

Le cours sur la versification destiné aux élèves de sixième et de cinquième traitait déjà de la disposition des rimes (croisées, suivies ou embrassées) et de la nature des rimes (féminines ou masculines).

2. L’allitération et l’assonance

Dans un vers, il n’est pas rare qu’un même son consonantique ou vocalique (consonne ou voyelle) soit répété. Quand c’est une consonne, on parle d’allitération ; lorsque c’est une voyelle, on parle d’assonance.

La répétition d’un son a un effet d’harmonie, de rythme voire de sens.

a) L’allitération

L’allitération est la répétition de consonnes :

Pour qui sont ses serpents qui sifflent sur vos têtes ?

Un effroyable cri sorti du fond des flots

Elle a parfois une signification (la répétition du son s imite le sifflement du serpent), mais il est parfois difficile de la préciser. Ainsi, dans le deuxième exemple, la répétition du son f peut suggérer un sentiment de peur, d’effroi ou du bouillonnement des flots...

Plus simplement, l’allitération a un effet rythmique :

Elle n’écoute ni les gouttes, dans leurs chutes,
Tinter d’un siècle vide au lointain le trésor...

Elle souligne le rythme ternaire du vers.

b) L’assonance

La répétition d’une même voyelle a également un effet rythmique :

Tout m’afflige et me nuit // et conspire à me nuire

Dans ce vers de Racine (Phèdre), l’assonance porte sur les quatre accents de l’alexandrin.

Elle produit une évidente harmonie sonore, et n’est pas dénuée de sens : la répétition du son i met en relief le sentiment d’affliction (peine profonde).

Partager

À voir également