En français, tout mot porte un accent sur la dernière voyelle ou sur l’avant-dernière si la dernière est muette :
Chanter, entreti en, connaiss ance...
On distingue trois sortes d’accents : l’accent tonique, l’accent grammatical et l’accent oratoire.
Il se place, comme on vient de le voir, sur la dernière syllabe non caduque. À cet accent tonique principal (T) tend à s’ajouter, dans les mots de quatre syllabes et plus, un accent secondaire dit contre-tonique. Ce dernier sert de relais, d’appui supplémentaire pour couper les suites de syllabes trop longues à prononcer en un seul mouvement. Cet accent tombe deux syllabes avant l’accent tonique.
Ainsi, dans le mot « interminable », l’accent tonique tombe sur la dernière syllabe non caduque (interminable) et l’accent contre-tonique tombe donc sur l’avant-avant-dernière syllabe (interminable). Les deux accents se trouvent donc sur la deuxième et dernière syllabes : interminable.
Il marque les articulations de la syntaxe et donc de la construction de la phrase. Il se place à la fin des groupes de mots qu’imposent les règles de la grammaire.
Il peut être lié à l’intonation dans la réalisation orale de la parole, parfois à la ponctuation, mais toujours à la construction des phrases.
Cet accent est lié à l’interprétation personnelle et se place en fonction de choix intellectuels ou affectifs que l’on fait au cours de sa lecture et qui peuvent correspondre à un souhait d’insistance par besoin de clarté ou une réaction sentimentale.
Le mot césure a été employé pour la première fois par le poète Clément Marot en 1637. Il vient du latin caesura et signifie... « coupure ».
Elle marque le point de séparation en deux parties d’un vers. Elle est représentée par une double barre (//). Le rapport entre ces deux parties peut être
Chaque partie est désignée par le terme d’hémistiche (« hémi- » signifie « moitié » comme dans « hémisphère » ; « -stiche » signifie « vers » que l’on retrouve aussi dans « acrostiche » par exemple).
Les deux hémistiches (particulièrement dans l’alexandrin classique) peuvent se comparer à une phrase avec montée et descente (1). C’est donc une diction en accent circonflexe :
Le Père mort, les fils vous retournent le champ
Protase ↗ ↘ Apodose
De même que la césure marque le point de séparation des hémistiches, de même la coupe marque le point de séparation des mesures. Elle est notée par une barre qui, indiquant la limite des mesures, rend immédiatement sensible le nombre des syllabes sur lesquelles se fonde le rythme du vers :
C’est le dieu / des volcans // et le roi / des hivers !
Gérard de Nerval
À la différence de la césure, la coupe est toujours à place libre.
La coupe signale la place de l’accent rythmique en indiquant que la mesure se termine avec la syllabe qui le porte. Elle est donc toujours liée à cet accent et se place, sauf exception, immédiatement après lui. La coupe ne se conçoit pas indépendamment de l’accent. Elle n’est rien d’autre que la ligne de séparation des mesures créées par la répartition des accents.
En réalité, la coupe n’existe pas. Phonétiquement, elle n’existe pas. Il existe des pauses, des silences, des interruptions dans la diction ou la lecture amenées par le sens, la syntaxe, la ponctuation ou l’interprétation personnelle.
Notes :
1 - Une phrase comporte généralement une première partie ascendante (c’est la protase) et une partie descendante (c’est l’apodose).