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Séance 6 Exercices sur le fantastique (suite)

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1. L'incertitude

Soulignez les mots qui expriment le doute ou l'incertitude du personnage.

Texte 1

Je hâtai le pas, inquiet d’être seul dans ce bois, apeuré sans raison, stupidement, par la profonde solitude. Tout à coup, il me sembla que j’étais suivi, qu’on marchait sur mes talons, tout près, à me toucher. (« Le Horla » de Guy de Maupassant)

Texte 2

Je fis tant de bruit que l’on me mit au cachot.
J’y restai plusieurs heures dans une sorte d’abrutissement ; enfin, les deux amis que j’avais cru voir déjà vinrent me chercher avec une voiture. Je leur racontai tout ce qui s’était passé, mais ils nièrent être venus dans la nuit. Je dînai avec eux assez tranquillement ; mais, à mesure que la nuit approchait, il me sembla que j’avais à redouter l’heure même qui, la veille, avait risqué de m’être fatale. (« Aurélia » de Gérard de Nerval)

Texte 3

Ma vue se porta par hasard vers la table sur laquelle j’avais posé le pied de la princesse Hermonthis. Au lieu d’être immobile comme il convient à un pied embaumé depuis quatre mille ans, il s’agitait, se contractait et sautillait sur les papiers comme une grenouille effarée : on l’aurait cru en contact avec une pile voltaïque [...] (« Le Pied de momie » de Théophile Gautier)

Texte 4

Quelqu'un s'avança et je tendis mon cigare. La seule conclusion précise à laquelle je pus aboutir au sujet de l'individu qui venait de m'adresser la parole fut qu'il devait être extrêmement petit de taille ; car moi, qui suis loin d'être grand, je dus me pencher considérablement pour lui présenter mon cigare. La vigoureuse bouffée qu'il tira du sien aviva pendant un instant la lueur de mon havane, et il me sembla apercevoir un étrange visage pâle, enfoui dans un arrière-plan de longs cheveux en désordre. Mais cette brusque lumière fut si brève que je ne pourrais même pas dire si ma vision fut réelle ou si elle résulta d'un simple effort de mon imagination pour donner forme à ce que mes sens n'avaient pu réussir à percevoir. (« La chambre perdue » de Fitz James O'Brien)

2. Exprimer l'incertitude, le doute ou l'éventualité à l'aide du conditionnel

Avec le fantastique, on n'est sûr de rien !
Afin d'exprimer l'incertitude, conjuguez les verbes entre crochets au conditionnel.

3. Créer une atmosphère inquiétante

Relevez tous les termes, les expressions qui contribuent à créer une atmosphère inquiétante.

Texte 1

Il me sembla qu'il faisait froid, que l'air s'épaississait, que la nuit, que ma nuit bien-aimée, devenait lourde sur mon coeur. L'avenue était déserte, maintenant. Seuls, deux sergents de ville se promenaient auprès de la station des fiacres, et, sur la chaussée à peine éclairée par les becs de gaz qui paraissaient mourants, une file de voitures de légumes allait aux Halles. Elles allaient lentement, chargées de carottes, de navets et de choux. Les conducteurs dormaient, invisibles ; les chevaux marchaient d'un pas égal, suivant la voiture précédente, sans bruit, sur le pavé de bois. Devant chaque lumière du trottoir, les carottes s'éclairaient en rouge, les navets s'éclairaient en blanc, les choux s'éclairaient en vert ; et elles passaient l'une derrière l'autre, ces voitures, rouges d'un rouge de feu, blanches d'un blanc d'argent, vertes d'un vert d'émeraude. Je les suivis, puis je tournai par la rue Royale et revins sur les boulevards. Plus personne, plus de cafés éclairés, quelques attardés seulement qui se hâtaient. Je n'avais jamais vu Paris aussi mort, aussi désert. Je tirai ma montre, il était deux heures. (« La nuit » de Guy de Maupassant)

Texte 2

Jusqu’alors la clarté de la lune avait guidé leurs pas, mais à présent cette ressource leur manquait. Mathilde avait négligé de se pourvoir d’une lampe. Sans cesser de tenir la main d’Ambrosio, elle descendit les degrés de marbre ; mais l’obscurité les obligeait de marcher avec lenteur et précaution.

— Vous tremblez ! dit Mathilde à son compagnon ; ne craignez rien, nous sommes prêts du but.

Ils atteignirent le bas de l’escalier, et continuèrent d’avancer à tâtons le long des murs. À un détour, ils aperçurent tout à coup dans le lointain une pâle lumière, vers laquelle ils dirigèrent leurs pas : c’était celle d’une petite lampe sépulcrale qui brûlait incessamment devant la statue de Sainte-Claire ; elle jetait une sombre et lugubre lueur sur les colonnes massives qui supportaient la voûte, mais elle était trop faible pour dissiper les épaisses ténèbres où les caveaux étaient ensevelis.

Mathilde prit la lampe.

[...]

— Suivez-moi ! dit-elle au moine d’une voix lente et solennelle ; tout est prêt !

Il sentit ses membres trembler en lui obéissant. Elle le guida à travers divers étroits passages ; et de chaque côté, comme ils avançaient, la clarté de la lampe ne montrait que les objets les plus révoltants : des crânes, des ossements, des tombes et des statues dont les yeux semblaient à leur approche flamboyer d’horreur et de surprise. Enfin ils parvinrent à un vaste souterrain dont l’œil cherchait vainement à discerner la hauteur : une profonde obscurité planait sur l’espace ; des vapeurs humides glacèrent le cœur du moine, et il écouta tristement le vent qui hurlait sous les voûtes solitaires. (Le Moine de Matthew Gregory Lewis)

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