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Exercice : L'expression de la terreur

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Extrait 1

Je maintins résolument et opiniâtrement mon attention clouée au cadavre [...] À la longue, il devint évident qu’une coloration légère, très faible, à peine sensible, était montée aux joues et avait filtré le long des petites veines déprimées des paupières. Sous la pression d’une horreur et d’une terreur inexplicables, pour lesquelles le langage de l’humanité n’a pas d’expression suffisamment énergique, je sentis les pulsations de mon coeur s’arrêter et mes membres se roidir sur place.
[...]
La stupéfaction lutta alors dans mon esprit avec la profonde terreur qui jusque-là l’avait dominé. Je sentis que ma vue s’obscurcissait, que ma raison s’enfuyait ; et ce ne fut que par un violent effort que je trouvai à la longue le courage de me roidir à la tâche que le devoir m’imposait de nouveau. (« Ligeia » d’Edgar Poe)

Extrait 2

Une nuit, j’étais chez ma maîtresse. Son mari, soi-disant, était parti pour plusieurs jours. Nous étions nus comme des divinités, lorsque la porte s’ouvrit soudain, et le mari apparut un revolver à la main. Ma terreur fut indicible, et je n’eus qu’une envie, lâche que j’étais et que je suis encore : celle de disparaître. M’adossant au mur, je souhaitai me confondre avec lui. Et l’événement imprévu se réalisa aussitôt. Je devins de la couleur du papier de tenture, et mes membres s’aplatissant dans un étirement volontaire et inconcevable, il me parut que je faisais corps avec le mur et que personne désormais ne me voyait. C’était vrai. (« La disparition d’Honoré Subrac » de Guillaume Apollinaire)

Extrait 3

Tout à coup le feu prit un étrange degré d’activité ; une lueur blafarde illumina la chambre, et je vis clairement que ce que j’avais pris pour de vaines peintures était la réalité ; car les prunelles de ces êtres encadrés remuaient, scintillaient d’une façon singulière ; leurs lèvres s’ouvraient et se fermaient comme des lèvres des gens qui parlent [...]
Une terreur insurmontable s’empara de moi, mes cheveux se hérissèrent sur mon front, mes dents s’entre-choquèrent à se briser, une sueur froide inonda tout mon corps.
La pendule sonna onze heures. Le vibrement du dernier coup retentit longtemps, et, lorsqu’il fut éteint tout à fait...
Oh! non, je n’ose pas dire ce qui arriva, personne ne me croirait, et l’on me prendrait pour un fou. (« La cafetière » de Téophile Gautier)

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