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Exercice Les subordonnées relatives

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Première partie

Lisez le texte ci-dessous, puis relevez les phrases contenant des propositions subordonnées relatives.
Attention, ne relevez que les phrases contenant des propositions subordonnées relatives en ayant soin de ne pas les confondre, par exemple, avec les propositions subordonnées conjonctives.

Ô quel changement je remarquai, et que je fus bien loin de mon compte ; je ne jouissais pas de toutes les délices que je m'étais promises ; qu'il m'était étrange d'avoir perdu la douce liberté que j’avais chez nous, courant parmi les champs d'un côté et d'autre, allant abattre des noix, cueillir du raisin aux vignes sans craindre les Messiers (1), et suivant quelquefois mon père à la chasse. J'étais alors plus enfermé qu'un Religieux dans son cloître, et étais obligé de me trouver au service divin, au repas, et à la leçon à de certaines heures, car toutes choses étaient là compassées (2). Au lieu de mon livre qui ne me disait pas un mot plus haut que l'autre, j'avais un Régent (3) à l'aspect terrible, qui se promenait toujours avec un fouet à la main, dont il se savait aussi bien escrimer qu'homme de sa sorte. Je ne pense pas que Denis le Tyran (4), après le misérable revers de sa fortune, s'étant fait Maistre d’école afin de commander toujours, gardât une gravité de Monarque beaucoup plus grande.
La loi qui m’était la plus fâcheuse à observer sous son Empire, était qu'il ne fallait jamais parler autrement que latin, et je ne me pouvais désaccoutumer de lâcher toujours quelques mots de ma langue maternelle : de sorte qu'on me donnait toujours ce que l'on appelle le signe (5), qui me faisait encourir une punition. Pour moi, je pensais qu’il fallait que je fisse comme les disciples de Pythagoras (6), dont j'entendais assez discourir, et que je fusse sept ans à garder le silence comme eux, puisque sitôt que j'ouvrais la bouche l'on m'accusait avec des paroles aussi atroces que si j'eusse été le plus grand scélérat du monde. Mais il eût été besoin de me couper la langue : car en étant bien pourvu je n'avais garde de la laisser moisir. À la fin donc pour contenter l'envie qu'elle avait de caqueter, force me fut de lui faire prononcer tous les beaux mots de Latin que j’avais appris, auxquels j'en ajoutais d'autres de français écorché, pour parfaire mes discours.

La vraie histoire comique de Francion de Charles Sorel

Notes :

1 - Les Messiers : les gardes champêtres.
2 - Compassées : réglées.
3 - Un Régent : un professeur.
4 - Denys le Tyran : tyran de la colonie grecque de Syracuse dans l’Antiquité.
5 - Le signe : pièce de cuivre donnée aux élèves surpris en train de parler français.
6 - Pythagoras : Pythagore imposait le silence à ses élèves pendant sept ans.

Correction

Pour obtenir davantage de clarté, on a parfois « raccourci » les phrases extraites du texte.

1. Je ne jouissais pas de toutes les délices que je m’étais promises.

2. Qu’il m’était étrange d’avoir perdu la douce liberté que j’avais chez nous.

3. Au lieu de mon livre qui ne me disait pas un mot plus haut que l’autre, j’avais un Régent à l’aspect terrible, qui se promenait toujours avec un fouet à la main, dont il se savait aussi bien escrimer qu’un homme de sa sorte.

4. La loi qui m’était la plus fâcheuse à observer sous son Empire, était qu’il ne fallait jamais parler autrement que le latin.

5. On me donnait toujours ce que l’on appelle le signe, qui me faisait encourir une punition.

6. À la fin donc pour contenter l’envie qu’elle avait de caqueter, force me fut de lui faire prononcer tous les beaux mots de Latin que j’avais appris, auxquels j’en ajoutais d’autres de français écorché.

Deuxième partie

Dans les phrases que vous avez relevées, analysez les propositions subordonnées en suivant toutes les étapes ci-dessous :

a) Soulignez la proposition subordonnée relative.
b) Donnez le pronom relatif.
c) Donnez son antécédent.
d) Trouvez la fonction du pronom relatif (sujet, COD, COI, complément du nom, complément circonstanciel...). Justifiez votre réponse.

Correction

1. Je ne jouissais pas de toutes les délices que je m’étais promises.

L’antécédent du pronom « que » est « toutes les délices ». Sa fonction est COD du verbe « m’étais promises ».

2. Qu’il m’était étrange d’avoir perdu la douce liberté que j’avais chez nous.

L’antécédent du pronom « que » est « la douce liberté ». Sa fonction est COD du verbe « avais ».

3. Au lieu de mon livre qui ne me disait pas un mot plus haut que l’autre, j’avais un Régent à l’aspect terrible, qui se promenait toujours avec un fouet à la main, dont il se savait aussi bien escrimer qu’un homme de sa sorte.

L’antécédent du pronom « qui » est « mon livre ». Sa fonction est sujet du verbe « disait ».
L’antécédent du pronom « qui » est « un Régent à l’aspect terrible ». Sa fonction est sujet du verbe « se promenait ».
L’antécédent du pronom « dont » est « un fouet à la main ». Sa fonction est COI (il se savait aussi bien escrimer d'un fouet qu’un homme de sa sorte).

4. La loi qui m’était la plus fâcheuse à observer sous son Empire, était qu’il ne fallait jamais parler autrement que le latin.

L'antécédent du pronom « qui » est « La loi ». Sa fonction est sujet du verbe « était ».

5. On me donnait toujours ce que l’on appelle le signe, qui me faisait encourir une punition.

« ce que » est un pronom qui n'a pas vraiment d'antécédent (sauf à penser que « ce » est l'antécédent).
L’antécédent du pronom « qui » est « le signe ». Sa fonction est sujet du verbe « faisait ».

6. À la fin donc pour contenter l’envie qu’elle avait de caqueter, force me fut de lui faire prononcer tous les beaux mots de Latin que j’avais appris, auxquels j’en ajoutais d’autres de français écorché.

L’antécédent du pronom « qu' » est « l'envie ». Sa fonction est COD du verbe « avait ».
L’antécédent du pronom « que » est « tous les beaux mots de Latin ». Sa fonction est COD du verbe « avais appris ».
L’antécédent du pronom « auxquels » est « tous les beaux mots de Latin ». Sa fonction est COI.

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