Baudelaire écrit dans le projet d’épilogue des Fleurs du mal : « Tu m’as donné ta boue et j’en fait de l’or ». Dans quelle mesure ce vers s’applique-t-il à ce recueil poétique ?
Toute cette première partie tend à justifier, expliquer, éclairer la citation « Tu m’as donné ta boue et j’en fait de l’or » qui fait du recueil une œuvre alchimique (c’est-à-dire une transformation de la boue en or)
Cette sous-partie démontre que le thème de la boue est omniprésent dans le recueil de Baudelaire.
La fange — métaphore de la laideur physique et morale — fait l’objet d’une transformation poétique semblable à celle qu’opère le soleil sur les choses (référence au poème « Le Soleil »).
La deuxième partie montre que les thèmes de la boue et de l’or sont indissociables et que la poésie non seulement exprime mais permet d’échapper à cette boue.
Cette sous-partie montre comment sont liés les thèmes de la boue et de l’or. Elle insiste sur la notion de « correspondance » et la « double postulation » qui révèle à la fois un désir d’or et de boue.
Le poète veut cependant échapper à une boue qui est rendue supportable par l’art lequel, comme chez les poètes de la Pléiade, enchante le réel.
On a montré que l'œuvre de Baudelaire s’inscrivait dans une tradition poétique : le poète chante une réalité que d’aucuns jugent odieuse, mais c’est pour mieux l’enchanter. Il n’a de toute façon pas le choix et réinvente la poésie.
La poésie de Baudelaire souligne l’écart entre un passé glorieux et un présent maladif (c’est le mal du siècle). En d’autres termes, le poète ne saurait échapper à la boue.
Loin d’être une poésie déplorant un état de fait, Baudelaire fixe de nouveaux objectifs et prône une poésie capable de tout dire tout en se faisant le précurseur de la poésie moderne.