Dans les extraits que nous avons lus, nous avons rencontré essentiellement de l’imparfait, du plus-que-parfait, du passé simple et même parfois du présent.
Dans un récit au passé, il est normal de trouver l’imparfait ou le passé simple, mais l’on verra que l’on peut aussi utiliser le présent parmi ces temps.
Enfin, on étudiera tous les emplois du présent.
Ce temps, par opposition au passé simple, est le temps de l’arrière-plan. Est à l’arrière-plan tout ce que le narrateur considère comme peu important pour la compréhension de l’histoire (« C’était le mois de mai »).
La description fait partie des passages qui ne sont pas indispensables à la compréhension de l’histoire : « Au bout de la plaine était une haie ». On parle alors d’imparfait de description.
Le passé simple est le temps du premier plan. Il est utilisé pour évoquer tous les éléments, les actions importants d’une histoire : « il était à la fin de ses ressources [...] Il se résigna donc à quitter cette retraite ».
Le passé simple apporte généralement une information nouvelle qui construit le récit, nous mène de péripéties en péripéties.
Ce temps est utilisé pour évoquer une action antérieure à une autre (souvent à l’imparfait). Pour cette raison, le plus-que-parfait marque l’antériorité : « Au bout de la plaine était une haie : le prêtre en la traversant avait laissé tomber la boîte aux oublies ».
C’est un présent qui est utilisé parmi les temps du passé (imparfait, plus-que-parfait, passé simple, etc.). Son emploi permet de rendre le récit plus vivant en donnant l’impression que les événements se déroulent au moment de la lecture. Il accentue l’effet dramatique : « Constant Desnois lâche Mauvoisin, son gros dogue. On retrouve la piste, on l’approche, on va l’atteindre. Le goupil ! le goupil ! Renart n’en courait que plus vite.»
On distinguera principalement trois emplois du présent : le présent d’actualité, le présent de narration et le présent de vérité générale.
C’est le présent que l’on utilise quand on parle, quand on produit un énoncé (une phrase à l’écrit ou à l’oral) : « il prit plaisir à lui répondre : Oui, vilains, je prends votre coq, et malgré vous. »
On l’emploie pour dire une chose qui a toujours été vraie et qui le sera toujours. C’est le présent des proverbes, des moralités : « On l’a dit bien souvent ; il n’est sage qui parfois ne fait folie. »
En voici d’autres exemples :
« Qui va à la chasse perd sa place »
« La raison du plus fort est toujours la meilleure »
« Le chien aboie », « le chat miaule », etc.
On l’a vu, c’est un faux présent, un présent qui se trouve parmi d’autres temps du passé afin de donner l’illusion du présent et ainsi accentuer l’effet dramatique :
« Mais Chantecler, dès qu’il ne sent plus l’étreinte des dents, fait un effort, échappe, bat des ailes, et le voilà sur les hautes branches d’un pommier voisin.
Dépité et surpris, Renart revint sur ses pas. Il comprit la sottise irréparable qu’il avait faite. »
Ce présent est toujours précédé ou suivi de verbes au passé (« Il comprit la sottise irréparable qu’il avait faite. »).