Ce prince est surtout connu pour son œuvre poétique réalisée durant sa captivité en Angleterre (25 ans) après la bataille d’Azincourt.
Il est le frère du roi de France, Charles VI, et le père du futur Louis XII.
En verrai-je jamais la fin,
De vos œuvres, Mélancolie ?
Quand au soir de vous me délie (1)
Vous me rattachez au matin.
J'aimasse mieux autre voisin
Que vous, qui si fort me guerrie (2) ;
En verrai-je jamais la fin ?
Vers moi, venez en larrecin (3)
Et me robez Plaisance lie (4) ;
Suis-je destiné en ma vie
D'être toujours en tel hutin (5) ?
En verrai-je jamais la fin ?
Notes :
1 - Délie : du verbe « délier ».
2 - Qui si fort me guerrie : qui me combattez si durement.
3 - En larrecin : en cachette.
4 - Et me robez Plaisance lie : Et me dérobez le plaisir et la joie.
5 - Hutin : querelle.
1. Lisez le premier et le dernier vers. Que remarquez-vous ?
2. Où retrouve-t-on encore ce vers ? Comment appelle-t-on la répétition d’un vers ?
3. Combien les vers comptent-ils de syllabes ? Comment les appelle-t-on ?
4. Combien ce poème compte-t-il de rimes ?
5. Quel terme désigne le poète ?
6. À qui s’adresse-t-il ?
7. Est-ce quelqu’un à qui l’on parle ? Quelle figure de style a-t-on ?
8. Qu’est-ce qui montre qu’il lui parle comme à une personne d’importance ?
9. Que lui reproche-t-il cependant ? Relevez les termes qui permettent de le dire.
10. Où la phrase, commencée dans le premier vers, se termine-t-elle ? Pourquoi ? Quel mot est alors mis en valeur ?
11. Quel type de phrase revient fréquemment ? Quel sentiment exprime ce type de phrase ?
12. De quel mal souffre le poète ? Qu’espère-t-il ?
Comme Charles d’Orléans, adressez-vous à Mélancolie ou à Plaisance.
Pour cela, rédigez une strophe composée uniquement d’octosyllabes à rimes embrassées.