Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avait déclose (1)
Sa robe de pourpre (2) au Soleil,
A point perdu cette vêprée (3)
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vôtre pareil.
Las ! voyez comme en peu d'espace,
Mignonne, elle a dessus la place
Las ! las ses beautés laissé choir (3) !
Ô vraiment marâtre (4) Nature,
Puis qu'une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !
Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que votre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez votre jeunesse :
Comme à ceste fleur la vieillesse
Fera ternir votre beauté.
Les Odes (1550), Pierre de Ronsard
Notes :
1 - Avait déclose : déclore est le contraire de clore.
2 - Pourpre : rouge foncé.
3 - Vêprée : soir.
4 - Choir : tomber
5 - Marâtre : mauvaise mère
Adaptée du poème de Pierre de Ronsard
(source)
1. Combien ce poème compte-t-il de strophes ?
2. Combien y a-t-il de vers dans chaque strophe ?
3. Combien les vers comptent-ils de syllabes ? Comment les appelle-t-on ?
4. Comment sont disposées les rimes ?
5. À qui le poète s’adresse-t-il ? Quel terme la désigne ?
6. Que lui propose-t-il ?
7. À quel temps et quel mode est le verbe « allons » ? Trouvez d’autres exemples dans le poème.
8. Dans la première strophe, relevez les compléments circonstanciels ? Que remarquez-vous ?
9. Comment la jeune fille et la rose sont-elles rapprochées ? Quels points communs ont-elles (cherchez dans les trois strophes) ?
10. Dans la deuxième strophe, quelle est la nature du mot « las » ? Quel sentiment exprime-t-il ?
11. Quel son est répété de nombreuses fois dans cette strophe ? Quelle impression est ainsi créée ?
12. Dans la dernière strophe, quelle est la nature du mot « donc » ? Quand l’emploie-t-on ? Que propose le poète à la jeune fille ? Pourquoi ?